Les déclarations du chef du parti islamiste Ennahdha concernant l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ne sont certainement pas passées inaperçues.
Rached Ghannouchi avait comparé Khashoggi à Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant dont le décès a provoqué des vagues de protestations ayant conduit à la chute du régime Ben Ali. Des déclarations qui n'ont pas plu au ministère des Affaires étrangères.
Ce dernier s'est trouvé obligé de publier un communiqué pour expliquer et clarifier, de nouveau, la position officielle de la Tunisie quant à cette affaire. De même, et lors de sa visite à Berlin, le chef d'Etat Béji Caïd Essebsi avait insisté sur le fait qu’il n’existe qu’une unique et seule position diplomatique tunisienne, et celle là émane de la présidence de la République.
C'est là que Ghannouchi a tenté de se rattraper et d'expliquer sa position, dans une interview accordée à l'agence turque Anadolu.
Il a qualifié le journaliste saoudien assassiné, Jamal Khashoggi, de "victime de la violence politique".
"Toutes les parties, y compris nos frères en Arabie saoudite, se sont mobilisées pour condamner l'incident, identifier les coupables et les traduire en justice", a-t-il déclaré.
Ghannouchi a poursuivi, décrivant les relations avec l’Arabie saoudite comme «fraternelles et bonnes», et dénonçant les tentatives faites par certaines parties pour sortir son discours du contexte.
"C'était une tentative de semer la sédition entre nous, la présidence tunisienne et le Royaume saoudien, ce qui est un comportement irresponsable et immoral", a-t-il ajouté.
Le président d'Ennahdha a assuré qu'il ne voulait pas "s'immiscer dans les affaires de l'État ou faire référence à tel ou tel régime", soulignant qu'il a établi la comparaison entre Khashoggi et Bouazizi "par sympathie".
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