Enquête sur les réseaux Poutine | II. Messages particuliers !

Enquête sur les réseaux Poutine | II. Messages particuliers !
Tunis-Hebdo
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Nous poursuivons la publication d’un second extrait - pages 172 à 174 - de l’excellent livre, «La France Russe», de Nicolas Hénin, grand reporter et journaliste d’investigation (voir précédent numéro de Tunis-Hebdo en page une ou sur le site webdo.tn). 
M.B.Y
«Marquer à la culotte les agents du camp d’en face, c’est le jeu de tous les services de contre-espionnage, que les services russes pratiquent sans modération ni subtilité avec leurs homologues étrangers en résidence ou de passage en Russie.
Il est arrivé que des agents en poste à Moscou se fassent droguer et se retrouvent à dormir une journée entière. Il est courant que le «ménage» soit fait au domicile du résident de la DGSE, et certains objets ostensiblement déplacés, dès les premiers jours de sa prise de fonction.
Il y a quelques années, une famille de diplomates occidentaux a été soumise à une opération d’intimidation assez traumatisante. Un soir que la femme du foyer rentre chez elle plus tôt que selon sa routine, elle ne parvient pas à ouvrir sa porte, qui est bloquée par un pied. Tandis qu’elle est coincée sur son palier, elle entend des visiteurs prendre la poudre d’escampette.
Quelques jours plus tard, le couple s’absente un instant de son domicile en laissant le bébé dormir dans le berceau. Lorsqu’ils reviennent, l’enfant dort toujours... mais il a été déplacé sur le canapé. «C’était le message qu’ils pouvaient s’en prendre à notre enfant comme ils le voulaient.» Le diplomate et sa famille ont quitté Moscou le lendemain.
La note d’évaluation que nous avons consultée est sévère vis-à-vis du travail du contre-espionnage, qui est en France l’une des prérogatives de la DGSI. Elle estime que la partie russe a considéré l’environnement français comme «permissif». Les Russes nous auraient identifiés comme un maillon faible de l’Europe et, pour reprendre leurs propres termes, un «terrain de jeu facile». Cette note rappelle que déjà, dans les années 1990, l’Hexagone était utilisé comme un terrain d’entraînement par le FSB, où les agents venaient pour des exercices en situation réelle à l’issue de leur formation théorique. Les Français, tout comme les Belges, ont la réputation d’être moins méfiants. A l’inverse, sur le continent européen, les Anglais du MI-6 sont réputés être, pour le renseignement russe, des adversaires coriaces (...)»
M'hamed Ben Youssef Tunis-Hebdo du 13/08/2018



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