Jusqu'à quand cette place des lamentations et de toutes les consternations ?

Jusqu'à quand cette place des lamentations et de toutes les consternations ?
Chroniques
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En plein cœur de la ville de Tunis, la place Barcelone est le symbole le plus banal de la descente aux enfers de notre capitale. Sale, puante, peuplée de clochards hirsutes et de voyageurs qui n'en croient plus leurs yeux, cette place résume à elle seule toutes nos déroutes urbaines, toutes les dérives et les destructions. S'il est un lieu que la nouvelle maire devrait reprendre en main en priorité, c'est bien cette place du désastre, ce mur des lamentations bien de chez nous. Pour les riverains et les commerçants, c'est la consternation totale et une impuissance à réagir à cause des délinquants qui, dans ce quartier, font la loi. Coincée entre trois gares, des terrains vagues et des immeubles désormais fanés, la place Barcelone a été ainsi nommée pour saluer le jumelage entre Tunis et la ville catalane à la fin des années soixante. En ce temps, cette place était l'une des splendeurs de Tunis et son image circulait sur les cartes postales de l'époque. Place Barcelone, c'étaient des jeux d'eau multicolores, des pelouses en parfait état et une ambiance bucolique. Près de cinquante ans plus tard, cette place est une honte nationale. Qui saura prendre le taureau par les cornes et sortir l'amitié entre Tunis et Barcelone de ce dépotoir ? L'attente n'a que trop duré et les nouveaux édiles, tout à leur volonté de nettoyage, seraient bien inspirés de commencer par cette place des lamentations, de la déroute et des consternations.



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