Culture : Quand des fonctionnaires peu scrupuleux bafouent les résolutions du ministre

Culture : Quand des fonctionnaires peu scrupuleux bafouent les résolutions du ministre
Chroniques
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L'incident - d'une gravité indiscutable - s'est déroulé hier, mardi 17 juillet, dans le labyrinthe des couloirs et des salles d'attente du ministère des Affaires culturelles à la Kasbah. Si nous le portons à la connaissance de nos lecteurs, c'est aussi afin que les hauts responsables sachent ce qui peut se passer dans les méandres du département. Heureusement qu'il ne s'agit pas de la règle mais d'exceptions qui - malheureusement - confirment la règle et accréditent la fausse idée selon laquelle il existerait des discriminations selon les régions. Hier, autour de 11h, une délégation de l'Association Capsa pour les Arts et la Culture s'est rendue une énième fois au ministère pour tenter d'obtenir une réponse concernant une demande de subvention. Il serait d'ailleurs plus juste de dire "arracher" enfin une réponse aux responsables car cette demande avait été introduite par écrit le 10 février dernier et, malgré plusieurs visites, rien n'a filtré jusqu'à hier. Pour certains fonctionnaires, le fameux "reviens demain" s'applique à tous y compris à ceux qui feraient le déplacement et viendraient de Gafsa. Pour ces fonctionnaires, on ne donne pas de rendez-vous, mais on vous fait venir au petit bonheur la chance. C'est comme ça et pas autrement ! Bref, notre délégation arrive à 11h et un responsable pour les associations la reçoit pour lui signifier qu'il n'y aurait pas de subvention. La présidente de l'association insiste, défend le projet qui est le sien, demande un justificatif par écrit. Son interlocuteur l'intimide, lui affirme que son projet est peu consistant, lui conseille de changer de projet et va jusqu'à lui dicter ce qu'elle devrait faire pour bénéficier de la fameuse subvention. Elle lui explique qu'il n'en est pas question et demande à voir son responsable hiérarchique. Le ton monte mais reste poli. Le fonctionnaire affirme que le responsable est en réunion. La présidente répond qu'elle attendra. L'attente commence et va durer quatre heures. Jusqu'à 15h, le responsable n'a pas donné signe de vie et a trouvé le moyen de filer en catimini. Ainsi, on ne daigne pas recevoir des usagers de l'administration et on s'enfuit peu glorieusement lorsqu'ils insistent. Décidément, certains agents de la fonction publique n'ont - c'est le moins que l'on puisse dire - pas beaucoup le sens de leurs responsabilités. Voici l'incident tel qu'il nous a été rapporté par la présidente de l'association Capsa pour les Arts et la Culture. Cette artiste qui est également universitaire est en plein doute. Le ministre en personne l'avait assurée de son soutien et avait apporté son appui aux éditions antérieures du Festival des Arts plastiques de Gafsa. L'an dernier, le ministre avait sauvé le festival, deux jours avant le début de la session alors que les fonctionnaires avaient omis de faire leur boulot et fait traîner les choses toute une année. Le ministre Mohamed Zine El Abidine avait alors promis son soutien à ce festival. Mais malheureusement, les fonctionnaires anonymes qui sévissent au sein du département ont de nouveau laissé traîner et n'ont pas fait leur travail. La quatrième édition du Festival des Arts plastiques de Gafsa doit se dérouler dans quelques semaines et c'est le flou le plus total du côté du ministère des Affaires culturelles, soutien essentiel de la manifestation. Les autres sponsors publics et privés ont apporté leur contribution, notamment le ministère du Tourisme qui appuie également le festival. Notons en conclusion que la subvention demandée est destinée à l'hébergement des invités du festival et qu'elle est accordée depuis les premiers pas du festival. Il est à noter également que les invités étrangers de ce festival paient leur propre transport aérien et participent à de nombreuses activités dans tout le gouvernorat de Gafsa. Plongés dans l'incertitude, les organisateurs du Festival des Arts plastiques de Gafsa attendent une réponse positive du ministère des Affaires culturelles afin de ne pas faire capoter cette session. Souhaitons qu'une issue positive soit trouvée à cette affaire qui n'a pas lieu d'être puisque les politiques du ministère, les résolutions du ministre et la tradition établie sont claires. N'en déplaise à certains fonctionnaires confinés dans leur refus de voir évoluer l'action culturelle et planqués dans des sinécures qui ne disent pas leur nom.



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