Connaissez-vous l'ancien temple protestant de Tunis ?

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Elle continue à porter son nom d'origine, celui de l'église réformée française qu'elle fut jusqu'à une date récente. Sobre, portant sur son fronton une croix et une inscription "Au Christ rédempteur", cette église se trouve à la rue Charles de Gaulle et abrite une communauté évangéliste. L'édifice date de la fin du dix-neuvième siècle, autour de 1890, et avait été construit pour accueillir les protestants français, peu nombreux mais bien présents en Tunisie depuis les premières années du Protectorat. De fait, le corps expéditionnaire français en Tunisie comptait aussi un pasteur protestant qui faisait office d'aumônier militaire. Répondant au nom de Durmeyer, ce pasteur était arrivé en Tunisie dès 1882 et prendra sur lui de rassembler - au-delà des militaires -, la communauté protestante française. Ainsi, il commencera à célébrer des offices chez lui, dans sa modeste demeure de la rue Al Jazira. Puis, ayant rassemblé un nombre conséquent de fidèles, Durmeyer utilisera les locaux de l'église anglicane qui, à l'époque, se trouvait à la rue d'Espagne. Il s'agissait d'une petite chapelle qui servait de lieu de culte aux Anglicans qui, plus tard en 1901, édifieront l'église Saint-George, sur l'emplacement de leur ancien cimetière, à Bab Carthagéne. Plus tard, vers 1885, une paroisse protestante française allait se constituer. Elle obtiendra par l'entreprise du consul Paul Cambon le terrain sis à la rue Charles de Gaulle qui, à l'époque, se nommait rue d'Italie. Construit peu après, le temple sera inauguré le 12 décembre 1889 et abritera pendant des années le culte réformé français. Après l'indépendance, alors que les fidèles se faisaient de plus en plus rares, le temple fut pour une décennie, dirigé par le pasteur Lambert qui le quitta à la fin des années 1970. Après une période d'activité relative, ce temple est devenu la propriété de communautés évangéliques qui y ont installé leurs activités cultuelles. Très animé lors des messes dominicales, ce temple est un chef d'œuvre de sobriété et de classicisme. Derrière son fronton triangulaire règnent en effet la plus grande simplicité architecturale et un dépouillement caractéristique des temples protestants.



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