Le "All Inclusive", ennemi du tourisme tunisien?

Le "All Inclusive", ennemi du tourisme tunisien?
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Alors qu'une saison touristique, soutenue par les efforts des intervenants, s'annonce prometteuse avec la reprise des marchés classiques comme la France et l'émergence de nouveaux marchés, comme la Chine et la Russie, des questions et des interrogations planent toujours sur l'activité de ce secteur. La Tunisie, destination touristique phare de la Méditerranée , a opté dès le début, pendant les années 60, pour un modèle touristique bâti sur la séduction du plus grand nombre de touristes européens, c'est-à-dire le tourisme de masse. Ce modèle s'est nourri, progressivement, des choix stratégiques de l'Etat, mais aussi des négociations entamées avec les grands tour-opérateurs (TO), leaders des marchés touristiques européens. L'une des facettes de ce modèle touristique de masse, étant le tout inclus, ou le All Inclusive, proposé par la majorité des hôteliers tunisiens. Bien que ce concept ait été, et soit toujours, une première motivation des touristes étrangers optant pour la Tunisie, il commence à montrer ses limites dans une conjoncture touristique internationale toujours en évolution. Si le All Inclusive désigne une formule de restauration dans le secteur de l'hébergement touristique où tous les frais sont déjà inclus dans le prix, hébergement, boisson, repas, animation, etc. certains TO européens proposent des séjour All Inclusive en Tunisie. Par exemple, si vous étiez un ressortissant français, il vous faut entre 700 et 800 euros pour venir passer une semaine en hôtel (****) à Djerba en All Inclusive (vol, hébergement, transport...). Selon des spécialistes du domaine, la formule All Inclusive proposée par la plupart des hôtels tunisiens nuit à l'ensemble du tourisme tunisien, étant un secteur à effet d'entraînement sur d'autres secteurs économiques, tels que le transport, les communications, l'artisanat, le commerce... En effet, pour ces touristes séduits par ces formules All Inclusive, le pouvoir d'achat sera très limité, leurs dépenses en dehors de l'hôtel d'hébergement, seront minimes. Selon un spécialiste du domaine, certains touristes passent tout leur séjour dans l'hôtel profitant simplement du soleil et de la mer, ce qui n'engendre pas cet effet d'entraînement sur les autres secteurs, notamment les restaurants, les commerces, l'artisanat... A ceci s'ajoute également des prix fixés par l’industrie du tourisme jugés très bas, suite à des négociations qui ont subi des pressions par les tours opérateurs en position de force. Dans ce sens, des interrogations planent toujours sur la rentabilité de ce secteur, en dépit du grand nombre des touristes qui visiteront cette année la Tunisie.



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