Tunisie : Des ONG réclament la liberté de ne pas jeûner

Tunisie : Des ONG réclament la liberté de ne pas jeûner
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Des organisations de défense des droits appelle les autorités à protéger "la liberté de conscience et de religion" en n'interdisant pas de manger ou fumer en public durant le Ramadan. Cet appel fait suite à l'échange de correspondance qui a eu lieu entre la député Hajer Bechikh Ahmed, et le ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem concernant cette question. La députée a interrogé, par écrit, le ministre de l’Intérieur concernant l’application de la circulaire « Mzali », de 1981, stipulant la fermeture des cafés et restaurants au mois de Ramadan, malgré sa contradiction avec l’article 6 de la Constitution portant sur la liberté de conscience. Dans sa réponse, le ministre y justifie la fermeture des cafés par le risque de choquer les jeûneurs et de provoquer des attentats, tout en assurant qu'il n'y avait pas de poursuite contre les cafés ouvrant dans la discrétion ni contre ceux qui mangent en public. Le document signé Lotfi Brahem en novembre 2017, indique que l’ouverture des cafés et restaurants pendant le Ramadan pourrait provoquer certaines sensibilités auprès des musulmans et même conduire à des réactions violentes menaçant l’ordre public voire constituer un instrument aux groupes terroristes pour mener des campagnes contre l’Etat et même des attentats. Cette réponse a été jugée peu convaincante par les organisations dont la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, l'Association tunisienne des femmes démocrates et diverses associations de défense des minorités et appellent les autorités "à faire cesser toutes les atteintes aux libertés individuelles". Les signataires de cette lettre parvenue à l'AFP déplorent "à l'approche de ramadan, (...) l'augmentation des menaces contre la liberté de conscience, de religion, d'opinion et d'expression". Dans cette lettre ouverte adressée au président Béji Caïd Essebsi, au Parlement, au chef du gouvernement Youssef Chahed ainsi qu'au pouvoir judiciaire, les organisations soulignent qu'elles sont prêtes à saisir la justice pour "faire respecter" ces libertés garanties par la Constitution de 2014. Pour rappel, cinq personnes avaient été condamnées à un mois de prison pour avoir mangé ou fumé en public en plein ramadan l'an dernier.



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