L’Espagne mise sur les énergies renouvelables tunisiennes

L’Espagne mise sur les énergies renouvelables tunisiennes
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Entre la Tunisie et l’Espagne, les multiples partenariats ne sont pas encore au niveau de ce que représente le couple Tunisie-France, mais l’Espagne a bien l’intention de développer cette coopération. C’est principalement à travers l’ICEX, organisme espagnol équivalent du CEPEX que la coopération économique et commerciale avec la Tunisie est gérée.
L’ICEX et sa représentation en Tunisie ont d’ailleurs organisé, les 25 et 26 avril, deux journées sur les opportunités d’affaires en Tunisie portant sur les projets avec financement international. Lors de la première journée portant sur ce partenariat multilatéral, l’ambassadeur d’Espagne en Tunisie, Juan Lopez Doriga, le ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Khaled Kaddour, et le Président Directeur Général de l’ICEX, Francisco Javier Garzon, ont posé les balises de cette coopération basée principalement sur des projets avec financement international et le soutien de l’Espagne aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) tunisiennes.
Déploiement massif des énergies renouvelables
Khaled Kaddour, inaugurant ces journées, a dressé les principaux axes sur lesquels son département se focalise comme la sécurisation des hydrocarbures, la maîtrise de l’énergie, l’amélioration de la compétitivité économique, etc… avec toutefois deux principaux axes que sont le déploiement massif des énergies renouvelables (solaire et éolienne) ; et le renforcement de la politique d’efficacité énergétique. « Les défis dans l’énergie sont multiples dans ce contexte de déficit énergétique. De ce fait, le renforcement de l’énergie et de la sécurité énergétique devient une priorité. Les axes sur lesquels nous nous focalisons sont la sécurisation des hydrocarbures, de l’électricité, la maîtrise de l’énergie, l’amélioration de la compétitivité économique, la diversification des ressources énergétiques, le développement de l’infrastructure, du transport, etc… » a déclaré le ministre.
Projet d’interconnexion électrique avec l’Italie
Khaled Kaddour a également passé en revue les projets qui entrent dans le cadre de la politique de transition énergétique de la Tunisie avec pour objectif primordial d’installer 3800 Mégawatts d’énergie alternative représentant 30% des sources énergétiques à l’horizon 2030. Un projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie ayant reçu le soutien de plusieurs gouvernements ainsi que celui de la Commission européenne, constitue un projet énergétique stratégique pour la Tunisie. D’une capacité de 600 Mw, ce projet coûtera 600 millions d’euros (200 km). Le déficit énergétique tendant à augmenter depuis 2000 sans qu’on n’applique des solutions viables, le ministère de l’Energie cherche à développer tous ces axes tout en rationnalisant les subventions énergétiques. Il s’agira aussi d’atteindre une production de 1000 Mw en 2020 en termes d’énergie éolienne et photovoltaïque. Même son de cloche au sein de la STEG qui produit 5476 Mw dont seulement 5% en terme d’énergie renouvelable
23 entreprises espagnoles en Tunisie
Tous ces défis auxquels fait face la Tunisie a poussé l’Espagne à s’investir conformément à ce qui avait été finalisé lors de la visite du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy à Tunis le 26 février dernier. Une troisième rencontre doit avoir lieu, en juin 2018, à Madrid, et portera sur les opportunités offertes par le marché tunisien et les autres pays du Maghreb. Pour l’heure, ce sont 23 entreprises espagnoles des secteurs du BTP (bâtiments et travaux publics), des énergies renouvelables, du transport, des Tic, du consulting et de l’agriculture, qui sont venues en Tunisie afin de renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays dans les domaines des énergies renouvelables, du développement régional de l’infrastructure de transport, de l’amélioration des ressources hydrauliques et des infrastructures urbaines, etc… Outre les représentants des ministères de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, du Transport, de la Société tunisienne d’électricité et du gaz et de la Société nationale des chemins de fer tunisiens, étaient également présents les principaux bailleurs de fonds à ces journées de partenariat multilatéral entre la Tunisie et l’Espagne.
Les bailleurs de fonds présents
La Banque européenne d’investissement (BEI), active en Tunisie depuis 1979, reste le premier prêteur de la Tunisie avec 6,4 milliards d’euros (32% dans les transports ; 30% dans l’énergie ; 17% dans le bancaire). A ce titre, la BEI a annoncé avoir signé un engagement de 2,5 milliards d’euros avec la Tunisie pour la période 2016-2020 tout en signalant que ses objectifs de prêts avec Tunis sont d’investir dans les projets de transports sociaux. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) reste également un bailleur de fonds de taille pour la Tunisie. Depuis 2013, la BERD principalement focalisée sur le secteur privé, a investi pour 650 millions d’euros en Tunisie dont 325 millions l’an dernier. Elle reste focalisée sur l’infrastructure, l’énergie, les fonds d’investissements, les institutions financières et l’agro-alimentaire. La Banque africaine de développement (BAD), la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (BMICE), l’International Finance Corporation (IFC), groupe de la Banque Mondiale qui se concentre particulièrement sur les besoins immédiats du pays afin de rétablir la confiance des investisseurs, ont tous participé à ces journées, démontrant une réelle conviction à financer des projets en Tunisie.



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