Chroniques des années de cendre : Le choix de l’éducation

Chroniques des années de cendre : Le choix de l’éducation
Édito
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Yaakoubi l’a annoncé depuis une semaine : les cours sont arrêtés. Drôle de paradoxe d’entrer en action syndicale, en arrêtant de travailler ! Il me semble que cette annonce a accusé un retard de quelques années, parce qu’à l’état actuel de l’école tunisienne, il est très prétentieux de dire qu’une activité digne de ce nom existait depuis une bonne période. Il suffit de voir la qualité du produit délivré pour en prendre conscience. Il fallait voir le niveau de langue, de toutes les langues et même le dialecte, ou le classement du pays parmi ses paires. Ou aussi, le taux d’employabilité qui peine à dépasser les 30% dans certaines universités tunisiennes. L’image est sombre, très sombre même. Certains diront que la Tunisie reste toujours un bon pourvoyeur de cadres, médecins, ingénieurs. Seulement il ne faut pas oublier qu’il s’agit de la tranche de 5% de la population super intelligente et qui n’a besoin de personne pour réussir. Cette tranche existe dans toute les nations (arrêtons donc de se considérer plus intelligents que les autres) et dont la force de chaque pays provient de sa capacité à la maintenir ou l’attirer. En dehors de cette élite, l’ascenseur social est en panne. Plutôt, l’ascenseur social fonctionne à l’inverse, en servant les ressortissants des universités ukrainiennes et roumaines au détriment des pauvres étudiants locaux. Le problème du système d’enseignement est plus profond que la prime additionnelle et la retraite anticipée réclamées des enseignants. C’est 4000 milliards de besoin financier pour la mise à niveau globale du système éducatif. Si le manque de moyens dans les écoles, comme les grèves à répétition concourent à esquinter l’école public, ne serait il pas le moment s’ouvrir un débat de fonds ? Somme nous prêts à continuer dans cette voie, qui garantie un enseignement gratuit mais sans qualité ? Est il opportun de continuer dans un choix d’enseignement de masse qui produits des quasi-ignorants, des chômeurs et des assistés ? Beaucoup d’autres questions restent suspendues, en attendant d’avoir la confirmation : nos enfants iront ils a l’école ou iront ils étudier ?

Anis Wahabi




Commentaires

Ain Drahem : Malheureux, ces enfants vendent de la joie aux visiteurs !

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