"Au delà de l'ombre", film d'ouverture du premier festival traitant des genres et de la sexualité non normative de la région MENA

"Au delà de l'ombre", film d'ouverture du premier festival traitant des genres et de la sexualité non normative de la région MENA
Culture
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C’est avant-hier soir qu’a eu lieu l’ouverture du "Mawjoudin Queer Film Festival" organisé par le ciné-club de l’association Mawjoudin.

Tout au long des quatre jours que durera ce festival, le premier dans son genre de la région MENA, les spectateurs pourront voir des films (longs, moyens et courts métrages) d’Afrique et du Moyen Orient, centrés principalement sur la question du genre et de la sexualité non normatives, brisant ainsi les tabous autour de cette thématique.

Pendant ce festival, deux panels de discussions, ayant pour sujets l’art et la résistance Queer sont également prévus. Le dernier jour, il y aura une exposition de deux bandes dessinées réalisées par l’un des membres de l’association et élaborées à partir des témoignages de personnes LGBTQI en Tunisie.

Bande annonce du "Mawjoudin Queer Film Festival"

 

AU DELÀ DE L'OMBRE de Nada Mezni Hafaiedh était le film d'ouverture de ce festival. En novembre dernier, il avait remporté un très grand succès auprès du public lors de sa projection dans le cadre des Journées Cinématographiques de Carthage. Succès confirmé par le jury puisque le film avait remporté le Tanit de Bronze dans la compétition long métrage documentaire.

Synopsis

Le documentaire suit le quotidien d’Amina Sboui, activiste des Droits Humains, et de ses amis qu’elle héberge gracieusement chez elle. Leurs vies se croisent et s’entrechoquent, parfois dans la douceur et d’autres dans la violence, pour illustrer le parcours d’une jeunesse trop souvent rejetée pour sa non normativité.

Affiche du film Au delà de l'ombre
Affiche du film "Au delà de l'ombre"

 

Le film est très émouvant. On rit et on pleure en même temps. Peut-être que d'un point de vue cinématographique, on peut lui trouver quelques défauts, peut-être qu'il y a quelques faiblesses de scénario et que parfois certains surjouent un peu, mais humainement il est très réussi. On ne peut qu'être solidaire avec ce groupe de jeunes, ressentir leurs peines et leurs joies et surtout se révolter contre l'injustice dont ils font l'objet. Injustice de la part d’une société qui ne les comprend pas et les rejette.

Pourquoi est-ce que nos sociétés ne peuvent pas accepter le vivre ensemble ? Pourquoi sont-elles si conservatrices et si intolérantes ?

 

La salle était archi-comble. Il y avait des spectateurs partout, y compris par terre et dans les allées.

C’est une fierté qu'en Tunisie un tel festival puisse exister, sachant que dans les autres pays arabes (à part le Liban), c'est carrément hors de question.

Par exemple, il y a quelques mois en Egypte, il y a eu des dizaines d'arrestations parmi les homosexuels parce que certains avaient osé brandir le drapeau gay lors d'un concert. Ces gens sont encore en prison.

Il faut espérer que ce festival se déroule dans de très bonnes conditions, qu’il puisse être l’occasion de faire évoluer le débat et de permettre donc une meilleure compréhension ou du moins une meilleure acceptation de l'autre, et surtout qu’il mène à l’abrogation de l’article 230 du Code Pénal qui puni l’homosexualité de 3 ans de prison.

Neïla Driss

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