Prix du zgougou en baisse : Quand le Tunisien se décide à boycotter !

Prix du zgougou en baisse : Quand le Tunisien se décide à boycotter !
National
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Il y a quelques semaines, les Tunisiens qui se préparaient et attendaient impatiemment la fête du Mouled comme chaque année, ont été désagréablement surpris par les prix exorbitants du zgougou ou pin d'Alep. A 23 dinars le kilo, et avec un pouvoir d'achat fragilisé, les voix se sont élevées pour appeler au boycott de ce produit très apprécié, mais malheureusement devenu beaucoup trop cher.
Face aux traditions, le Tunisien ne boycotte pas
A plusieurs reprises, et face aux nombreuses augmentations des prix de multiples produits ces dernières années, les Tunisiens n'ont pas bougé le petit doigt. Moutons trop cher ? Pas grave, on achète. Vêtements de l'Aïd hors de portée ? Aucun soucis, on fait des sacrifices. Zgougou à des prix fous ? Ce n'est pas un problème, après tout c'est une tradition. Mais pas cette année ! Pour ce Mouled, ils ont dit non au zgougou dont le prix a dépassé les 20 dinars le kilo, et non aux fruits secs vendus à 60, 80 voire 90 dinars. La campagne de boycott a connu une grande ampleur, notamment sur les réseaux sociaux, avec le lancement de hashtags et la création de pages et groupes Facebook. D'ailleurs les résultats, très positifs, de cette campagne sont visibles ces derniers jours : Le prix du zgougou sur le marché a baissé. Il y a même des endroits où le kilo est vendu à 17 dinars 500 ! A Sfax, la campagne a connu un tel succès que les vendeurs du zgougou ont dénoncé à Diwan fm, une "crise".
Et si le concept du boycott devenait une habitude chez le Tunisien ?
Une réussite plutôt importante pour la campagne lancée contre l'achat du zgougou cette année. Les quantités invendues restent importantes à moins de 48 heures de la fête du Mouled, et on s'attend même à une nouvelle baisse probable des prix. Une réussite qu'il ne faut tout de même pas glorifier, car ces prix restent élevés, notamment ceux des fruits secs (le kilo de pignons à plus de 90 dinars!). Pourquoi ne pas adopter cette attitude face à la flambée des prix de plusieurs produits de consommation ? Est-on vraiment obligé d'acheter un mouton et le sacrifier à chaque Aïd Kebir ? Doit-on obligatoirement acheter des pâtisseries à l'occasion de Aïd Al Fitr, ou un gâteau au Nouvel An ? Le boycott est un signe de bon sens citoyen,  c'est l'unique arme pacifique via laquelle le Tunisien peut, à sa manière, stopper la dégradation de la situation financière générale et faire face au monopole et aux spéculateurs. Boycottons quand c'est nécessaire, c'est pour le bien public !



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