A Hammamet, malgré la rumeur, la Villa Sebastian n'est pas à vendre !

A Hammamet, malgré la rumeur, la Villa Sebastian n'est pas à vendre !
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L'information s'est propagée dans le milieu culturel a très grande vitesse et ressemblait à un véritable canular, tant les choses semblaient grossières et improbables. En effet, selon ce qui ressemblait à s'y méprendre à une rumeur, le Centre culturel international de Hammamet (CCIH)fermerait prochainement ses portes et céderait son emplacement à une Maison du Théâtre qui serait en voie de création.
Le projet existerait mais n'est plus à l'ordre du jour
La paternité de ce projet était attribuée au ministre des Affaires culturelles en personne et le dossier, toujours selon l'incroyable rumeur se trouverait déjà au cabinet du Chef du gouvernement. Toutefois, interrogé à ce propos, le ministre Mohamed Zinelabidine a tempéré et, selon toute évidence, remis dans ses cartons ce projet qui remettait en question l'existence d'une institution importante de notre tissu culturel. De plus, pareil projet revient ni plus ni moins à tirer sur une ambulance. En effet, depuis quelques temps, le Centre culturel international de Hammamet se distingue par son activisme, la fidélité à sa vocation d'ouverture et la qualité incontestable de son festival. Dirigé par Moez Mrabet, le CCIH a en effet multiplié les initiatives et créé de nouvelles traditions en matière d'art contemporain et de création artistique.Nous sommes bien loin de l'époque révolue où ce centre ressemblait à une belle au bois dormant, profondément assoupie et servant de sinécure à des fonctionnaires en pré-retraite.
Une ruche d'initiatives culturelles
Véritable ruche, ce centre a été en quelque sorte refondé par son jeune directeur et s'apparente à une ruche créative fréquentée par des centaines de jeunes et servant de laboratoire artistique pour toute la région voisine ainsi que pour plusieurs participants qui y viennent de Tunis et de Sousse. Travaillant sur la proximité et s'inscrivant aussi dans une dynamique plus large, ce centre mérite aussi de sa vocation internationale dans la mesure où il accueille de nombreux expatriés essentiellement européens qui vivent dans la région.Enfin, ce centre a établi de solides passerelles avec la société civile et mène des actions de fond qui, par ricochet, ont rejailli sur sa notoriété et l'affluence du public. Par ailleurs, le festival de Hammamet est bel et bien devenu l'unique poumon culturel et la seule scène qui n'a pas sacrifié ses principes et ses choix artistiques au goût du jour et à la culture de masses. Tout cela plaide bien évidemment pour la continuité d'un CCIH qui a retrouvé ses couleurs avec l'arrivée de Moez Mrabet, après une sombre parenthèse au cours de laquelle les directions antérieures ont quasiment tout ce qui avait été entrepris avant eux. A ce titre, Moez Mrabet a renoué avec la bonne tenue du centre qui avait brillé de mille feux du temps de Lassaad Ben Abdallah, dernier responsable à y avoir mené, lui aussi, un véritable projet culturel. Et voilà que tout à coup, sans crier gare, la liquidation du CCIH serait envisagée ! L'information a beaucoup circulé à Hammamet et les associations de la région sont en train de se mobiliser pour s'opposer à cette décision qui, heureusement, semble avoir fait long feu. En effet, le ministre des Affaires culturelles s'est exprimé à ce sujet et affirmé qu'il n'en serait rien et qu'aucune Maison du Théâtre ne viendrait prendre la place d'un centre très proche de ses usagers qui s'avèrent très nombreux.
Des rumeurs alarmistes
Toutefois, les rumeurs alarmistes se propagent encore et contribuent à créer une atmosphère pesante autour du CCIH. En effet, selon les "informations" qui circulent à Nabeul et Hammamet, toute l'histoire de cette supposée maison du théâtre ne serait qu'un leurre destiné à d'abord vider le CCIH de sa substance pour ensuite revendre les terrains environnants à des promoteurs immobiliers. Hautement improbable, ce scénario est pourtant des plus répandus dans une région qui tient à son fleuron culturel, installant une malheureuse méfiance entre le ministère de tutelle et le public culturel. Nul n'aurait intérêt à dépecer la Villa Sebastian et ses jardins et, dommage, qu'on laisse ouvrir ces boîtes de Pandore à cause de projets improbables, décidés dans la précipitation, promus dans la confusion puis retirés dans l'anonymat.Il est temps pour les responsables culturels d'affirmer haut et fort que la Villa Sebastian n'est pas à vendre, que l'existence du Centre culturel international de Hammamet n'est pas remise en question et que, pour le moment, la Maison du Thépâtre se trouve au Bardo, en attendant une éventuelle nouvelle destination. Sinon, nous sommes condamnés à laisser courir les rumeurs les plus folles sur fond d'accusations gratuites et injustifiées selon lesquelles le ministère des Affaires culturelles serait en train de brader son domaine.



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