Marina Gammarth : Ce qu'il faut savoir sur l'une des plus grosses affaires de corruption en Tunisie

Marina Gammarth : Ce qu'il faut savoir sur l'une des plus grosses affaires de corruption en Tunisie
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Vieille de 10 ans, cette affaire qui a récemment refait surface, a été au centre d'une conférence de presse tenue conjointement entre le réseau Doustourna et les organisateurs de la campagne Manich Msamah. Plusieurs noms de personnalités connues, chiffres et vérités, ont été balancés ce jeudi 25 mai, au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens, par les maîtres Jaouhar Ben Mbarek, Dalila Ben Mbarek Msaddek et Charfeddine Kelil.
Ce qu'il faut savoir sur cette affaire
  • L'affaire remonte à 2007
  • Un décret présidentiel de déclassement a été émis le 3 mars 2007 pour changer le terrain concerné d'un domaine public maritime à une propriété de l'Etat.
  • 21,7 hectares ont été cédés à un prix symbolique à la société immobilière et touristique Marina Gammarth pour la construction d'un port de plaisance. Sauf que le terrain a été ensuite utilisé pour la construction de biens immobiliers.
  • 246 villas de luxes ont été construites sur le terrain cédé. La valeur de ces villas varie entre 600 mille dinars et 3 millions de dinars chacune.
  • La société a joui de plusieurs avantages fiscaux et douaniers pour l'import de matériaux de constructions, estimés à des dizaines de milliards.
  • Le projet appartient au groupe qatari Al Majida (50%), Slim Chiboub (25%), et les héritiers du défunt Aziz Miled (25%)
  • 200 millions de dinars de perte nette pour l'Etat tunisien en 2007 (soit le double ou plus en 2017)
  • Une quantité de devises étrangères d'une valeur estimée à 42 millions de dinars a été envoyée au groupe qatari Al Majdia en 2014, comme étant première tranche des gains.
  • Le frère du président de la République, Slah Eddine Caïd Essebsi a remplacé Slim Chiboub au conseil d'administration suite à la confiscation des biens du gendre de Ben Ali.
  • Les contrats signés avec les acheteurs ont été falsifiés. Ces derniers ne possèdent actuellement que des promesses de vente, et non des contrats, en dépit du fait qu'ils avaient payé les sommes demandées depuis 2009.
  • Le contrat signé entre l'Etat et le groupe étranger a été rédigé par Nabil Jarraya et Slah Eddine Caïd Essebsi.
  • Parmi les victimes de ce dossier, figure un investisseur étranger, Pierre Anderson. Propriétaire d'une usine de câblage à Zaghouan, il a été privé d'une villa achetée au sein du projet, et vit actuellement au loyer.
Liste des personnes impliquées directement dans l'affaire
La liste présentée par Charfeddine Kellil comprend :
  • Zine El Abidine Ben Ali, ancien président de la République
  • Tijani Haddad, ministre du Tourimse à l'époque
  • Ridha Grira, ministre des affaires foncières et des domaines de l'Etat à l'époque
  • Mohamed Kamel Salhi, président de la municipalité de la Marsa à l'époque
  • Mohamed Maali, directeur de l'Agence Foncière Touristique (AFT) à l'époque
  • Mohamed Raouf Jemni, directeur de l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) à l'époque
  • Aziz Miled, Directeur général de la société immobilière et touristique Marina Gammarth à l'époque
  • Karim Miled, Directeur général actuel de Marina Gammarth
  • Slim Chiboub, homme d'affaires et gendre de l'ancien président
  • Les membres du comité technique d'octroi des permis de construction
  • Les groupes Al Majida et Victor Nadhim Agha
Plus de détails dans cette vidéo :

I.B.




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