Tout un symbole : La croix protégée de la mosquée de Kairouan

Tout un symbole : La croix protégée de la mosquée de Kairouan
Chroniques
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Il est une colonne dans la grande cour de la mosquée de Kairouan, sur laquelle mon regard s'attarde toujours... Je l'ai toujours perçue comme le symbole par excellence d'une certaine continuité. On vous le dira, la mosquée Okba de Kairouan est aussi un authentique musée d'art byzantin. Car cette mosquée qui allait devenir la première du Maghreb est construite avec des matériaux de réemploi récupérés dans tous les sites alentour. Admirer ces colonnes, s'imprégner de ce marbre sculpté et cette couleur ocre évocatrice de l'antiquité latine et byzantine fait ainsi partie intégrante de l'émotion esthétique qu'on peut ressentir en visitant Kairouan. D'ailleurs, au pied même du minaret, des inscriptions latines sont demeurées en l'état et peuvent être vues aisément voire déchiffrées par les lecteurs de cette langue qui figure aussi au patrimoine tunisien.Ces inscriptions - une dédicace- sont ainsi également à mes yeux, un symbole de continuité. Car nul ne les effacées, au nom de la frénésie du conquérant ou des lectures étriquées de notre héritage. Ce serait d'ailleurs un crime qui soulignerait un fossé bien réel entre des pratiques d'actualité et un legs de compréhension. Je reviens à cette croix byzantine qui date probablement du cinquième siècle. Elle est là, sur sa colonne, plutôt modeste et en vis-à-vis d'une seconde croix, plus patinée, qui se trouve de l'autre côté du pilier.De tous temps, cette croix a été protégée dans l'enceinte sacrée de la mosquée de Okba et demeure de nos jours l'objet de tous les regards qu'ils soient fascinés ou fervents. Il existe ainsi des dizaines de symboles qui parsèment les monuments de Tunisie, qui, discrètement, font notre fierté et notre intelligence du monde. Ces confettis de culture, ces traces subreptices sont aussi notre patrimoine, notre honneur, notre identité plurielle et métissée...



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