Tarak Dhiab : Footballeur adulé, ministre honni et intégriste assumé...

Tarak Dhiab : Footballeur adulé, ministre honni et intégriste assumé...
Sport
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Parler de Tarak Dhiab n'est pas facile. Pour un sportif - clubiste de surcroît -, l'exercice s'apparente à remuer de vieux démons tant ce joueur éclaboussa de sa classe la Tunisie sportive des années 1970. Seulement, Tarak, celui que tous admiraient pour sa classe sur le terrain et sa carrière remarquable, a changé de casaque. Abandonnant le sport pour un intégrisme assumé après un passage aux pays du Golfe arabique, Tarak a rebondi de deux manières en Tunisie. D'une part, il a été élu il y a quelques année footballeur du siècle par les journalistes sportifs réunis en conclave. D'autre part, il a été l'improbable ministre de la Troika, adoubé par les islamistes d'Ennahdha qui avaient fait de lui leur héraut dans le domaine de la Jeunesse et des Sports. Tarak ne sortira pas indemne de ce passage à la politique et y cassera son image qui, pourtant, fut celle d'un footballeur de haut niveau, adulé de tous y compris ceux qui ne soutenaient pas ses couleurs. Son ministère n'a pas laissé de traces notables et au contraire ouvert les portes de la crise sportive où la Tunisie se morfond. Son alignement surprenant sur les thèses des théocrates et ses collaborations tout aussi saugrenues à la chaîne Al Jazeera ont fini de renvoyer aux oubliettes un footballeur pourtant exceptionnel. Ministre honni par le peuple des stades, fidèle recruté et (mal) utilisé par la mouvance islamiste au pouvoir, Tarak Dhiab n"est plus depuis un footballeur au sens strict du terme mais plutôt un apparatchik comme d'autres. Son souvenir se dilue et ravive celui de ceux qu'il avait fait oublier de son vivant de joueur. Sa faillite politique et ses choix intégristes ont oblitéré une carrière pourtant exceptionnelle. Dommage pour ce footballeur si talentueux qui fit les beaux jours de l'Espérance et de l'équipe nationale. Dommage aussi pour le sport dont la noblesse s'accommodera toujours mal des bassesses de la politique et, pire encore, de l'instrumentalisation de la religion de tous pour l'oligarchie des barbus. Heureusement, Tarak n'a jamais porté de barbe réelle mais seulement une pilosité virtuelle qui ne saurait remplacer les lauriers mérités d'un des plus grands footballeurs de notre histoire...



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