Des photos (rares) du musée (fermé) de Sidi Boukhris

Des photos (rares) du musée (fermé) de Sidi Boukhris
Chroniques
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Des années durant, je suis passé devant la porte fermée du musée Sidi Booukhrissane qui se trouve rue Ben Mahmoud, non loin du souk des Selliers, en plein cœur de la médina de Tunis. Et puis, un jour, par un hasard aussi impromptu que bienvenu, j'ai trouvé la porte ouverte... Je ne me suis pas fait prier pour entrer, presque par effraction. C'est que ma famille compte des Boukhris et j'ai toujours cru qu'un ancêtre légendaire pouvait être enterré dans ce musée... De plus, mes ancêtres du côté paternel ont vécu rue Boukhris et du coup, tout ce qui concerne ce musée m'a toujours interpellé. Il faut vous dire que ce musée est fermé depuis au moins quinze ans. Il faut vous dire aussi que son nom perpétue celui de la dynastie des Banou Khorassan. Laissez-moi vous raconter: après l'invasion hilalienne en Tunisie, la dynastie khorassanide a vu le jour, régna plus d'un siècle et rendit sa prospérité à la ville de Tunis alors meurtrie. Les Banou Khorassan ont agrandi le Tunis de l'époque, lui donnant la mosquée El Ksar et plusieurs palais ont l'actuel Dar Hussein perpétue la mémoire car il fut leur palais royal. Tournons cette page d'histoire médiévale et revenons au musée lapidaire de Sidi Boukhris. Dans ce musée, on trouve une "kobba" funéraire qui date du onzième siècle et qui abrita les tombes des Khorassanides. Autour de cet édifice, plusieurs stèles étaient exposées. Ces stèles sont actuellement préservées des regards et des déprédations. Elles datent aussi du onzième siècle et se trouvaient en ces lieux, dans l'un des plus anciens cimetières de la médina de Tunis. Le musée abrite aussi la "zaouia" de Sidi Boukhris et son cénotaphe. Un lieu de mémoire dont ne subsistent que quelques lambeaux mais qui garde pour moi toute sa charge affective. Mes quelques pas dans ce musée fermé de la médina ont été comme un rêve éveillé. J'en ai gardé des impressions fortes et aussi quelques photographies que je voudrais partager avec mes amis lecteurs. Ces photos représentent la coupole et le jardin attenant, une tombe aux allures ottomanes et un musée qui attende de revenir dans la valse des jours et des visiteurs. Voici ces photos et aussi le souvenir impalpable de ceux qui, venus du lointain Khorassan, avaient donné à Tunis la puissance qui décidera Almohades et Hafsides à en faire la capitale de l'Ifiquiya d'alors et lui donner le destin qui sera le sien... Crédit photos : Hatem Bourial



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