L'International Crisis Group met en garde contre le régionalisme et la corruption en Tunisie

L'International Crisis Group met en garde contre le régionalisme et la corruption en Tunisie
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Dans un nouveau rapport intitulé "La transition bloquée : corruption et régionalisme en Tunisie", The International Crisis Group a mis l'accent sur la menace qui pèse sur la transition démocratique en Tunisie et a expliqué que le consensus politique actuel a commencé à atteindre ses limites. "La poursuite de la transition démocratique ainsi que le redressement de l’économie nationale nécessitent d’approfondir ce consensus au-delà des conciliations entre dirigeants politiques et syndicaux. Une approche audacieuse et novatrice intégrerait les personnalités les plus influentes du monde des affaires, y compris issues des régions délaissées, qui gagnent en pouvoir occulte dans la vie politique et sociale", lit-on dans la rapport. Le conflit qui s'est dressé entre "une élite économique établie issue du Sahel et des grands centres urbains" et "une nouvelle classe d’entrepreneurs issus des régions déshéritées, dont certains sont cantonnés au commerce parallèle", a donné naissance à une compétition économique et politique malsaine.
Le gouvernement Chahed freiné dans son élan
Quant à la lutte contre la corruption, le rapport estime qu'en l'absence d'une initiative politique claire, les réformes que propose le gouvernement de Youssef Chahed se concrétiseront difficilement. Le gouvernement devra, selon International Crisis Group, donner la priorité à d'autres mesures "afin d’améliorer la moralité publique, protéger l’Etat des réseaux clientélistes, et commencer à s’attaquer aux sources de l’exclusion socio-régionale, préoccupante à moyen terme pour la stabilité du pays". Parmi les mesures proposées dans le rapport, l'ICG propose d'améliorer le budget l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), d'encadrer juridiquement le courtage et le portage d’affaires, de réduire le pouvoir discrétionnaire des responsables administratifs, qui entretient clientélisme et corruption, et de contraindre les partis politiques à soumettre leur rapport financier annuel à la Cour des comptes. Le consensus politique actuel, fondé sur un gentlemen’s agreement, devrait être changé, car il aboutit souvent "au partage clientéliste des ressources de l’Etat".  Un véritable contrat social et régional qui préserverait le pays d’une violente polarisation ou d’un retour à la dictature devra être mis en place, conclu le rapport.

DA




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