Le niveau de la dette publique en Tunisie devrait franchir les 70% en 2017, selon un expert de l'ONU

Le niveau de la dette publique en Tunisie devrait franchir les 70% en 2017, selon un expert de l'ONU
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Un expert de l'ONU met en garde la Tunisie contre l'austérité. Après une mission en Tunisie, Juan Pablo Bohoslavsky a livré ses analyses, rapportées par l'AFP, ce mardi 28 février. L'expert onusien tire même la sonnette d'alarme et prévient "que le gouvernement tunisien, avec le concours du FMI, doit lutter contre le creusement inquiétant des déficits sans reproduire les "erreurs" de l'ère Ben Ali, dans un pays où la crise économique et sociale menace les acquis démocratiques".
La dette publique a atteint un niveau critique
Son analyse qui se base sur les six dernières années indique que la Tunisie ne parvient pas à faire redémarrer son économie avec une croissance qui a plafonné à 1% en 2016. Dans ce contexte, la Tunisie a dû conclure l'an dernier un nouveau plan d'aide de 2,9 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI), qui prévoit en échange la mise en œuvre de réformes socialement sensibles. "Le niveau de la dette publique a atteint un niveau critique. Selon le FMI, elle a dépassé les 60% du PIB et devrait franchir les 70% en 2017", a relevé Juan Pablo Bohoslavsky. Pour autant, Tunis et ses bailleurs de fonds doivent prendre garde aux "mesures d'austérité qui remettraient en cause les droits économiques et sociaux", a-t-il estimé.
Ne pas commettre les erreurs du passé
Selon l'expert, cette erreur a déjà été commise par le passé, sous le régime Ben Ali, menant à la révolution de 2011. "La notion de croissance inclusive était absente des (précédents) programmes d'ajustement du FMI (...) et beaucoup (de gens) ont été laissés pour compte. Ces erreurs ne doivent pas être répétées", a-t-il argué.
Possible réforme des subventions
Interrogé par l'AFP, M. Bohoslavsky a cité l'exemple d'une possible réforme des subventions des produits de grande consommation, comme le pétrole ou la nourriture, qui ne doit "pas se faire sans mise en place préalable de filets sociaux". Plus largement, "investir dans les droits économiques et sociaux est le meilleure façon de prévenir l'extrémisme violent et l'instabilité politique", a-t-il plaidé. Sur l'emploi, l'expert, qui présentera un rapport devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, a appelé à cibler "prioritairement les femmes et les jeunes chômeurs". Or, le gouvernement d'union de Youssef Chahed peine à mettre en œuvre les réformes.
Le FMI met la pression
De son côté, la ministre des Finances Lamia Zribi a confirmé que le FMI avait mis la pression sur la Tunisie en reportant le versement d'une deuxième tranche d'aide. "Le FMI a vu que les réformes n'avaient pas avancé" et a "voulu reporter le deuxième versement (...) à ce printemps", a-t-elle déclaré.

AB




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