Club Africain : Pour la mémoire de Azouz Lasram, il faut gagner ce derby !

Club Africain : Pour la mémoire de Azouz Lasram, il faut gagner ce derby !
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Lorsque j'ai connu Azouz Lasram, j'avais à peine dix ans et ne savais ni ce qu'était un ministre ni ce que pouvait être le président d'un club. Mes yeux étaient simplement rivés sur l'équipe fanion et ses joueurs et sur les titres que le Club Africain avait commencé à engranger. Je me souviens fort bien de la finale de 1967 contre l'Etoile puis celles face au Sfax Railway Sports et à l'Espérance les années suivantes. C'était l'époque où le CA avait engrangé quatre coupes de rang dont la dernière en 1970 fut anecdotiquement remportée aux corners (!) face à l'Avenir. Azouz Lasram était alors vice-président puis président du Club Africain avant une parenthèse diplomatique en Europe. Il apporta, disait-on, sa baraka à l'équipe et avait aussi, plus prosaïquement, assuré l'avenir de bien des joueurs en leur permettant de trouver du travail. C'est du moins ce que je pouvais comprendre et retenir des discussions d'adultes. Ce que je finis par savoir quelques années plus tard, c'est que Abdelaziz Lasram avait beaucoup fait pour le club dont il est devenu le vice-président dès 1963. Il avait ensuite, en tant que président remporté la Coupe de 1965 face à l'Avenir après deux finales perdues depuis l'indépendance devant le Stade Tunisien et l'Etoile. Lasram sera de nouveau à la tête du CA l'année du cinquantenaire et c'est à ce moment qu'il sera à l'origine de la refondation de l'équipe sur des bases qui permirent au club de Bab Jedid de rafler de nombreux titres. Alors que le foot était encore amateur, Azouz Lasram imposa doucement des méthodes de gestion moderne qui feront les assises et le renouveau structurel du Club Africain, cinquante ans après sa fondation. Après une longue maladie, ce leader du Club Africain et ce modernisateur de la gestion de son équipe de cœur et de raison nous a quitté. Né le 25 mars 1928, Lasram était devenu au fil des décennies et d'une vie bien remplie, l'un des doyens du Club Africain qu'il aima depuis son plus jeune âge. Avec lui revient le souvenir des grands du club, à l'image des Bechir Ben Mustapha, Hassen Nouisri, Abdelmalek Ben Achour et tant d'autres. Pour lui, pour sa mémoire, le Club Africain devrait jouer et gagner son derby prochain face à l'Espérance. Pour les petits gars de Bab Djedid, pour les supporteurs clubistes et pour le peuple du Club Africain, ce serait le plus beau des hommages. Nul doute que le match commencera avec une minute de silence à la mémoire de l'ancien président ; nul doute que la galerie clubiste saura aussi saluer sa mémoire et nul doute aussi que de là-haut, il sourira dans la victoire, le nul ou la défaite comme le grand sportif qu'il a été. Paix à son âme ! A jamais, il comptera parmi les grands du Club Africain...

HB




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