Pourquoi une attaque contre des musulmans n’est pas un acte terroriste ?!

Pourquoi une attaque contre des musulmans n’est pas un acte terroriste ?!
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Si la xénophobie est revenue au goût du jour aux Etats-Unis de Trump, elle ne semble pas s’y limiter. Car, après l’incendie du centre islamique de Texas jeudi 28 janvier, le Canada a vécu, dimanche 29 janvier, un attentat terroriste contre un lieu de culte islamique du Québec. Un attentat qui a laissé au moins 6 morts et 8 blessés. Pourtant, le Canada s’est montré jusque-là le plus tolérant des pays occidentaux envers les musulmans. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau n’a pas manqué de qualifier ce drame d’« attentat terroriste ». Vous l’avez peut être remarqué, ce ne sont pas les mots qu’on emploie d’habitude pour qualifier ce genre d’attaque dans les médias occidentaux !
Un attentat terroriste qualifié de « fusillade »
Un tour d’horizon des médias occidentaux nous montre que cet attentat terroriste a été le plus souvent qualifié de « fusillade » et, dans les meilleurs des cas, il a été présenté comme étant un « acte islamophobe ». Si l’expression « attentat terroriste » était bien présente dans un certain nombre de titres, il n’a certainement pas été le premier réflexe de la plupart des journaux occidentaux ; qu’on n’en tienne pas grief aux journalistes, mais à l’idée reçue que seuls les musulmans sont capables de commettre un attentat terroriste. Les assaillants blancs de type européen, eux, on leur réserve souvent d’autres qualificatifs. Ils sont plutôt des « islamophobes », des« extrémistes » parfois, et même des « malfaisants ». En un sens, l’accent est inconsciemment mis sur cet aspect « réactionnaire » qui trouve en quelque sorte une raison, une explication, aussi insensée soit-elle, à un acte de violence qui ne doit, en aucun cas, être assimilé à un acte terroriste, spécialité des seuls musulmans parait-il.
Un attentat terroriste dirigé contre des musulmans
Même ce qui s’est passé à Texas, il y a deux jours, a été présenté comme étant l’incendie d’un centre islamique. Plus neutre que cette malheureuse expression on ne peut pas trouver. Mais, loin des aberrations de la couverture médiatique de ce qui s’est passé au Québec ou au Texas, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a ainsi décrit la tuerie du Québec : « Un attentat terroriste dirigé contre des musulmans se trouvant dans un lieu de culte et de refuge ».Non seulement elle rend bien compte des faits, mais cette expression a surtout fait le tour du monde, car, reconnaissons-le, c’est une petite victoire que de voir un Premier ministre occidental utiliser ces mots pour qualifier un tel attentat contre des musulmans. Mais ce genre de positions dignes et équitables n’est pas étranger à un Premier ministre qui a, un jour avant l’attentat, ouvert son pays à tous les réfugiés musulmans qui verront leurs demandes d’asile refusées par les Etats-Unis de Trump, plus xénophobe que jamais.
#BienvenueAuCanada
« A ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera indépendamment de votre foi. La diversité fait notre force #BienvenueAuCanada », a-t-il tweeté. Rien de plus beau qu’une porte ouverte à un demandeur d’asile qui fuit une guerre. Un acte de générosité rarement égalé dans d’autres contrées du « monde libre ». Il suffit de voir ce qui s’est passé à Venise, mercredi 26 janvier, pour comprendre jusqu’à quel point nos voisins italiens sont devenus xénophobes. Un Gambien de 22 ans, Pateh Sabally, s’est noyé dans le canal Grande devant les yeux de tout le monde. Non seulement personne ne s’est précipité pour le sauver de la mort, mais il a aussi dû entendre des phrases de ce type pendant qu’il agonisait dans l’eau : «Il est stupide. Il veut mourir», «Vas-y, rentre chez toi», «Laissez-le mourir à ce moment». Si ce jeune homme est mort, il l’est bien à cause du racisme.
Xénophobie généralisée
Le drame de Venise, comme celui du Texas ou celui du Québec, sont bien des exemples illustratifs d’une tendance générale de xénophobie généralisée. Plus rien ne fait taire ces millions de personnes en Europe et en Amérique qui ne cessent de choquer les esprits et les consciences par de tels comportements xénophobes, comme si le mal absolu était les vagues de migrants mourants, tous les jours, au large des côtes de l’Europe ou dans les mosquées américaines. Dans ce monde d’aujourd’hui, le mot tolérance semble être devenu une mauvaise farce !

AA

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