E. Toussaint : "La dette, l’arme française de la conquête de la Tunisie"

E. Toussaint : "La dette, l’arme française de la conquête de la Tunisie"
National
print



Eric Toussaint, Maître de conférence à l’université de Liège, porte-parole du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (Cadtm) et coordonnateur de la Commission pour la vérité sur la dette publique de la Grèce, a publié ce jeudi 7 juillet 2016, un article sur Orientxxi, pour revenir sur l’histoire, douloureuse, de la dette extérieur tunisienne. En effet, l’article revient sur les plus petits détails de la dette tunisienne auprès de la France depuis 1859. «Avant 1881, date de sa conquête par la France qui la transforme en protectorat, la régence de Tunis, province de l’empire ottoman, disposait d’une importante autonomie sous l’autorité d’un bey. Jusqu’en 1863, elle n’emprunte pas à l’étranger : la production agricole assure bon an mal an l’indépendance alimentaire du pays. Mais avec l’accession au trône de Mohammed el-Sadik Bey (Sadok Bey) en 1859, l’influence des puissances européennes, en particulier de leurs banquiers, grandit. Le premier emprunt de la Tunisie à l’étranger cette année-là constituera une véritable arnaque qui débouchera dix-huit ans plus tard sur la conquête de la Tunisie par la France.».
La dette transformée en une arme
L’article explique notamment comment la France a transformé les mécanismes de l’endettement en une arme pour mettre sa main, en 1881, sur la Tunisie. Pour disposer de 30 millions de francs, le gouvernement tunisien s’engage à rembourser plus du double, 65,1 millions, une pure escroquerie. Les autorités tunisiennes étaient alors complices de ce pillage. Le premier ministre Mustapha Khaznadar, d’autres dignitaires du régime font d’énormes profits lors de la restructuration des dettes, établie par les Français. «Le traité du 12 mai 1881 signé entre le bey de Tunis et le gouvernement français instaure un protectorat français en Tunisie. La leçon ne doit pas être oubliée», rappelle l’auteur. Certainement, le timing de la publication de cet article n’est pas innocent, étant donné que les circonstances de l’Economie tunisienne et les conditions de l'endettement de 1859 sont semblables à celles de nos jours. Pour rappel, sur le même site qui traite les questions économiques et géopolitiques des pays du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord dont notamment la Tunisie, Jean-Pierre Séréni, journaliste, ancien directeur du Nouvel Économiste et ex-rédacteur en chef de l’Express, avait mis en garde contre la politique économique tunisienne et contre la dette extérieure de la Tunisie.

KJ

Lire aussi:




Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

France - Migration : Un don de cinq millions d'euros au profit de la Tunisie

Suivant