Un café bien long !

Un café bien long !
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Tunis Hebdo | Alors que le pays s’enfonce dans la merde (ne mâchons pas nos mots), le cabinet Essid s’amuse comme il peut. C’est ce que semblent dire les centaines d’internautes qui ont commenté l’inauguration d’un café sur les Berges du lac par une bonne moitié des ministres de l’actuel gouvernement, en plus de quelques conseillers et autres éminences grises de la présidence. Précision (de taille) : ces ministres et ces personnalités appartiennent exclusivement à Nidaa Tounès parce que le proprio du café inauguré est un membre de Nidaa Tounès. Peut-on reprocher à des ministres sur le départ de faire quelques démonstrations de populisme pour savourer les derniers relents d’une fin de règne ? Personnellement, je ne leur en veux pas. Je trouve même logique qu’un ministre aille inaugurer, en grande pompe, un box de journaux – cigarettes - fruits secs qu’un de ses anciens copains a construit (de manière anarchique) sur un des trottoirs de la capitale. C’est beau, c’est populaire, ça dope la cote de popularité d’un responsable. Et pour vous montrer à quel point l’événement est de taille, même le ministre de l’Education a participé à l’inauguration. Un ministre de l’Education qui inaugure un café. C’est très significatif, parce que les deux tiers de nos élèves finissent, inéluctablement, dans les cafés. Normal qu’un ministre de l’Education rende hommage à un cafetier. Autre preuve : la ministre du Tourisme faute d’inaugurer des hôtels (vu que le Tourisme tunisien est mort et enterré pour toujours) s’est recyclée dans l’inauguration de tout ce qui pourrait avoir trait au loisir. Cette fois c’est un café, bientôt ce seront les restaurants, peut-être les gargotes, ou, dans la foulée, les marchands de « mlaoui » et de « m’tabga ». Les défenseurs du « prestige » de l’Etat crient au scandale. Quel prestige ? L’Etat a-t-il encore un soupçon de prestige. Un délégué chassé de chez lui. Un autre délégué qui refuse son limogeage et menace de s’immoler par le feu. Un gouverneur qui se fait accompagner par le président d’une délégation spéciale en habit afghan. Sans parler des actes de désobéissance, d’insubordination et de rébellion quotidiens, dans les administrations et ailleurs. Alors pourquoi en vouloir à des ministres qui prêtent main-forte à un ami en lui faisant une publicité gratuite et démesurée. Souhaitons, toutefois, qu’un autre député de Nidaa n’ait pas l’idée d’ouvrir un bain maure.

IBH




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