Le calvaire d’une femme de ménage ivoirienne au sein d'une famille tunisienne

Le calvaire d’une femme de ménage ivoirienne au sein d'une famille tunisienne
National
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La rédaction de Webdo a pu recueillir, grâce à l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), un témoignage de M.S., une Ivoirienne venue en Tunisie en quête d'une vie meilleure que celle qu’elle a pu avoir en Côte d’Ivoire. Ce témoignage évoque la situation des femmes subsahariennes arrivées en Tunisie pour travailler comme domestiques. A vrai dire, Ce phénomène touche même les filles tunisiennes en provenance de quelques zones marginalisées, mais les Subsahariennes se trouvent séquestrées, dans un pays qui n’est pas le leur, ce qui rend leur situation plus fragile. Selon son témoignage, cette Ivoirienne raconte son expérience en tant que domestique au sein d'une famille tunisienne. Tout commence dans son pays natal, où elle a été contactée par des agences « clandestines » promettant un avenir meilleur en Tunisie, un boulot et un salaire (environ 300 dinars) ! Mais la vérité s'est avérée très douloureuse pour elle. Après son arrivée à l’aéroport d’Enfidha en provenance d’Abidjan, elle a été accueillie par une famille tunisienne. Une famille qui l’a maltraitée et qui a confisqué ses papiers d’identité en attendant qu’elle rembourse les frais du billet d’avion, selon ses dires. "Je travaillais parfois pendant 18 heures, je n’avais pas droit au repos", déclare-t-elle. M.S., qui témoigne de la situation des autres filles ivoiriennes et subsahariennes, indique que même malade, elle a été forcée à travailler. "Même malade, on me forçait à travailler, on me disait tu es payée pour faire ça. Je connais des histoires pareilles, plusieurs filles subsahariennes maltraitées, menacées et agressées, nous n'avons droit à rien ! On nous oblige de dormir dans les cuisines", ajoute-elle.
Des chiffres alarmants
En fait, plusieurs dizaines de femmes subsahariennes vivent le même sort que M.S. Elles vivent aujourd’hui au sein de foyers tunisiens, dans des conditions difficiles, elles subissent de mauvais traitements et pourraient être des victimes de traite à des fins de servitude domestique et d’exploitation sexuelle. Quant à l’OIM Tunisie, elle a recensé 57 victimes de la traite depuis 2012, parmi ces victimes, 36 viennent de Côte d’Ivoire et 9 du Nigeria. Les autres nationalités détectées sont : la Tunisie, le Mali, le Congo, le Cameroun, le Ghana, le Sénégal, les Philippines et la Colombie. Cinq victimes de la traite de moins de 18 ans de nationalités, nigérianes, ivoiriennes et maliennes, ont été assistées par l’OIM Tunisie. L’organisation évoque même des cas d’exploitation dans le travail forcé et un cas d’exploitation sexuelle. Il s’agirait d’un réseau qui s’étend jusqu’en Tunisie, où des représentants (tunisiens et étrangers), de ces agences illégales continuent à manipuler et à menacer ces filles qui se trouvent bloquées dans un autre pays, sans papiers d’identité et sans assistance médicale ou juridique. Chanceuse sera celle qui parviendra à retourner vers son pays d’origine.

K.J.




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