La nuit a été horrible à Paris où selon plusieurs témoins tunisiens résidant dans la capitale française, on se serait cru en temps de guerre ! Cloîtrés chez eux, ils entendaient le va et vient incessant des ambulances et les coups de feu.
Ce samedi 14 novembre, la France s'est réveillée en état de choc après une des plus longues nuits blanches qu'elle ait pu vivre au lendemain des attentats les plus meurtriers de son histoire, avec pour la première fois des actions kamikazes.
Au moins 128 personnes ont été tuées dans ce carnage, selon un bilan encore provisoire, huit assaillants sont morts lors de ces attaques terroristes dont sept en se faisant exploser, et plus de 250 personnes ont été blessées, dont 99 se trouvent en état très critique.
Un bilan provisoire qui ne cesse d'être revu à la hausse après des attaques terroristes sans précédent menées sur au moins six lieux différents, du Stade de France au cœur de Paris, dans une salle de concert et d’autres secteurs de l’Est parisien.
Au Bataclan, boulevard Voltaire (XIe arrondissement), où se déroulait un concert de rock, plusieurs hommes armés, à visage découvert, ont ouvert le feu dans la salle de spectacles aux cris de "Allah Akbar", selon un témoin, tuant des dizaines de personnes au cours d'une prise d'otages de près de trois heures.
"Je les ai clairement entendus dire aux otages 'C'est la faute de Hollande, c'est la faute de votre président, il n'a pas à intervenir en Syrie'. Ils ont aussi parlé de l'Irak", raconte par ailleurs à l'AFP Pierre Janaszak, 35 ans, animateur radio et TV qui se trouvait dans la salle.
L'assaut a été lancé par la police peu avant 0h30 et s'est terminé vers 1 heure. Bilan, 82 morts, dont quatre assaillants.
A l'est du XIe arrondissement, rue de Charonne, 18 personnes ont péri dans une scène de guerre. Un homme dit avoir entendu des tirs pendant "deux, trois minutes", "des rafales". "J'ai vu plusieurs corps à terre, ensanglantés. Je ne sais pas s'ils étaient morts", lâche-t-il. Selon lui, un café et un restaurant japonais ont été la cible des tirs, juste en face du foyer Palais de la femme.
« La priorité, c’est d’identifier les corps, notamment ceux des terroristes, qui ont été pour la plupart pulvérisés lorsqu’ils se sont fait sauter », a expliqué une source policière à l’AFP.
Dans le Xe arrondissement voisin, une fusillade a éclaté à l'angle des rues Bichat et Alibert, sur la terrasse du restaurant Le Petit Cambodge. Bilan: au moins 12 morts, selon différentes sources.
A quelques centaines de mètres, rue de la Fontaine au roi (XIe arrondissement), à proximité de la place de la République, la terrasse d'une pizzeria, La Casa Nostra, est visée. Cinq personnes ont été abattues par plusieurs rafales d'une "mitrailleuse automatique".
L'attaque s'est produite vers 21h20 au Stade de France, au nord de Paris, où trois explosions ont retenti autour de l'enceinte sportive pendant le match amical France-Allemagne, devant 80.000 spectateurs. Quatre personnes, au moins, sont mortes, dont trois assaillants présumés.
Deux explosions ont eu lieu rue Jules-Rimet, à Saint-Denis: au moins l'une des deux est l’œuvre d'un kamikaze qui a lui-même trouvé la mort en se faisant sauter avec une ceinture explosive, l'autre est d'origine inconnue. La troisième a eu lieu à La-Plaine-Saint-Denis, près d'un restaurant McDonald's, également à proximité du stade.
Une attaque a également eu lieu boulevard Voltaire, de l'autre côté de la place de la République. Le kamikaze est mort.
Bilan : Quatre des assaillants sont morts au Bataclan, dont trois en actionnant une ceinture d’explosifs, le dernier étant tué lors de l’assaut des forces de l’ordre. Trois kamikazes sont morts au Stade de France, et un autre boulevard Voltaire.
M.C.
