Torture : Dix cas recensés au mois d'octobre, selon l'OCTT

Torture : Dix cas recensés au mois d'octobre, selon l'OCTT
National
print



Le rapport mensuel de l’Organisation contre la Torture en Tunisie du mois d’octobre 2015 énumère plusieurs cas de dépassements et d’abus commis par certains agents des forces de sécurité à l’encontre des citoyens concernés. Dix cas, en tout, ont été recensés par l’OCTT : * Cas de Bassem Boubaker violenté par un agent en civil dépendant de la brigade criminelle d’El Gorjani dans un hôtel à Sousse le 18 octobre et a, de ce fait, subi trois opérations chirurgicales. Sa plainte au poste de police de Khezama n’a pas eu de suite jusque-là… * Cas de Slim Sassi, qui était là par hasard, a été arrêté le 16 octobre par une patrouille mixte composée de policiers, d’agents de la garde nationale et de l’armée qui poursuivait une voiture volée. Slim a déclaré avoir été victime de coups de poings et brûlé par une cigarette outre avoir été délesté de son portable. Il a été libéré par le juge six jours après. * Cas de Mohamed Ali Tlili, en garde à vue au Kef, a été victime de violence systématique, toutes les deux heures, et s’est présenté devant le juge d’instruction dans un état d’une extrême faiblesse poussant celui-ci à reporter son audition d’une semaine (27 octobre). Il attend encore de passer la visite médicale. * Cas de Tarek et Besma Abrougui et Jihéne et Aymen Hosni : à leur sortie d’un hôtel à Hammamet, un agent a demandé les papiers de la voiture à Aymen, et suite à un différend entre les deux, il fut embarqué dans la voiture de police tout comme Tarek venu aux nouvelles où ils furent agressés. Ils furent emmenés au poste. Besma, qui les a suivi en voiture, a voulu s’enquérir de la situation, mais elle fut agressé à son tour au point de s’évanouir. Traduits devant le tribunal cantonal de Hammamet, ils furent reconnus coupables sans prendre en considération tout ce qui leur est survenu ! * Sami Dridi fut arrêté par une patrouille à Mornag le 30 septembre puis emmené au poste de police du coin subissant des violences en cours de route puis au poste. Il fut ensuite transporté à l’hôpital de Ben Arous avant que son père ne constate les commotions subies par son fils dans les locaux de la brigade judiciaire de Ben Arous. Le juge d’instruction a relevé les traces de violence et les a consignées dans un PV. * Jilani Najjar et sa femme Khedija sont allés solliciter l’intervention du chef de la police municipale du Kram pour l’exécution d’une décision municipale d’obstruer une fenêtre du voisin. L’agent de police présent les a agressés après la survenance d’un différend entre eux. * Abdallah Manai a été arrêté le 12 octobre à Jendouba où il fut agressé. Traduit devant le juge, celui-ci sollicita l’avocat de la victime pour présenter une plainte, ce qui fut fait. Mais, le juge d’instruction ne donna pas suite et Abdallah fut condamné à un mois de prison. * Amor Ben Saad fut arrêté le 20 octobre à Bhar Lazreg à La Marsa et ses proches ne purent connaitre le lieu de sa détention que le 28. Sa mère, partie aux nouvelles le 23, fut violentée par un agent en civil. * Inès Mdaghi a rencontré par hasard devant l’hôpital de Ben Arous son ex-époux, policier de son état qui l’agressa violemment. Une patrouille, qui passait par là, s’enquit de la situation et l’ex-époux leur affirma qu’il avait trouvé Inès en compagnie d’un homme dans la forêt. Les autres agents se jetèrent sur elle et l’agressèrent à leur tour, tout en la menaçant si jamais elle osait se plaindre. * Kamel Braiek a été victime depuis le 9 septembre 2014 de violences de la part des agents de la garde nationale de Takelsa, violences qui furent constatées par un certificat médical sur la base de laquelle il porta plainte. Au cours du mois d’octobre 2015, Kamel fut entendu en tant que coupable. Il aurait accusé à tort les agents de la garde nationale de Takelsa après la plainte déposée par le chef du poste contre lui. Dans ses conclusions, l’OCTT appelle les autorités concernées à faire preuve de plus de discernement tout en évitant les violences à l’encontre des citoyens. Elle appelle aussi à la poursuite des agents coupables de toutes sortes d’abus et à accélérer les procédures de soumission des victimes aux examens médicaux.

L.L.




Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Accès au marché du travail suisse pour les Tunisiens : Opportunités et perspectives

Suivant