Remous autour d'une base d’écoute américaine à El Haouaria

Remous autour d'une base d’écoute américaine à El Haouaria
National
print



Contre toute attente, et en attendant la confirmation de l’installation, en bonne et due forme, d’une base militaire américaine en Tunisie à Remada ou quelque part dans le Sud-est, les Etats-Unis ont commencé par un pied à terre et pas des moindres : une base d’écoute dans le point le plus proéminent et le plus stratégique du Cap Bon, en l’occurrence El Haouaria. Dans cet ordre d’idées, Al Arab (journal arabophone publié à Londres), a dévoilé dans son édition, d’aujourd’hui, mardi 21 juillet 2015, en se basant sur des rapports italiens, qu’un accord a été trouvé, lors de la dernière visite du Chef d’état tunisien Béji Caïd Essebsi aux Etats-Unis, en vue de l’installation d’une base militaire à Haouaria.
Base d’écoute militaire ou base militaire ?
Toujours selon la même source, cette base remplacera celle installée actuellement en Sicile. Mais le journal ne précise vraisemblablement pas s’il s’agit d’une base d’écoute militaire ou d’une base militaire. Blanc bonnet, bonnet blanc, ce n’est qu’un début diriez-vous. Est-ce parce que leur station de télécommunications militaires construite abusivement, dans le village sicilien de Niscemi, devra cesser d’exister que les Américains se sont empressés d’en « ouvrir » une autre à quelques miles marins ?
La station d’écoute MUOS "priée" de quitter la Sicile
Il faut préciser que c’est en vertu d’un verdict rendu par la justice italienne et qui a donné gain de cause à la population locale que la station d’écoute en question appelée MUOS (Mobile User Objective System) devra plier bagage. Relevant du nouveau système de télécommunications par satellite de l’US Navy et destiné à relier toutes les unités combattantes des États-Unis et de l’OTAN, MUOS a commencé à s’installer en Sicile, il y a trois ans, avant même la signature d’un accord avec l’Italie. Elle devait entrer en activité en 2016. C’est donc vraisemblablement la décision du Procureur de Caltagirone de saisir la station satellitaire qui aurait inspiré à Washington une solution de rechange rapide qu’Obama aurait saisi au passage de Caïd Essebsi en mai dernier.
Démenti de la Présidence de la République
De nombreux observateurs s’accordent à affirmer que les Etats-Unis et la Tunisie se sont entendus sur l’installation, à El Haouaria, de MUOS. Le fameux accord paraphé par Marzouk et Kerry, et qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, portait principalement sur ladite base d’écoute militaire. Certains vont jusqu’à soutenir, encore faut-il le vérifier, que le président Tunisien a donné son aval pour le projet Américain contre la modique somme globale de 182 millions de dollars alors que les Italiens devaient empocher pas moins de 780 millions de dollars. Cela dit, le porte-parole de la présidence de la présidence de la République a démenti catégoriquement l’information publiée par Al Arab, affirmant « que cette question n’a même pas été évoquée lors de la dernière visite de Béji Caïd Essebsi aux Etats-Unis ».



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Stress hydrique : le taux de remplissage des barrages est de 35,8%

Suivant