Dites-le avec des mules...

Dites-le avec des mules...
National
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La photo a enflammé les réseaux sociaux et chacun y est allé de son commentaire : un préposé d’une succursale de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), en pantalon de survêt retroussé jusqu’aux genoux, façon pantacourt, et en mules (chlaka) à 2d500, en train de servir des citoyens (si vraiment il sert les citoyens). On imagine que le type, bien évidemment, ne s’est pas douché depuis l’Aïd dernier et qu’il doit sentir mauvais comme les chiottes d’une station d’épuration de merde humaine. Pour sa défense, le type vous dira qu’il a bien un pantalon et des chaussures comme les humains, mais qu’au moment du cliché, il a changé de tenue pour faire ses ablutions et s’apprêtait à aller à la prière. Drôle de tenue pour se prosterner devant Dieu. Quand on ne respecte pas le lieu où l’on travaille, ni les gens qui y viennent, peut-on avoir du respect pour le créateur ? Ne faisons pas de procès d’intention, peut-être que le type vous dira qu’il se préparait pour un match qu’il a organisé avec ses copains à la sortie du bureau, histoire de tuer le temps jusqu’à la prière du Maghreb. Seulement, il a oublié de ramener ses crampons et qu’il va jouer avec sa « chlaka ». Ses copains en tiendront compte. De toute façon, combien de nos footballeurs vous donnent l’impression de jouer avec des « chlakas », alors qu’ils ont aux pieds des chaussures de foot dernier cri. Peut-être qu’il vient comme ça, tous les jours au bureau, avec une « chlaka », parce qu’on ne lui a pas appris à se présenter en tenue correcte, ou plutôt décente, à l’administration. Peut-être qu’il fait partie de ces centaines de bénéficiaires de l’amnistie générale ou des milliers de recrues que la troïka a injectés dans la fonction publique. Ces gens-là ne se sentent pas obligés de suivre les règles de conduite en usage dans l’administration tunisienne. Peut-être bien qu’il a des piqures de moustiques irritées à force de grattage et qu’il n’a pas pu porter un pantalon et des chaussures ou même des sandales. Oui, mais comment l’a-t-on laissé comme ça sans lui dire que c’est contraire à la bienséance administrative de s’amener comme ça dans des locaux publics. Je n’irais pas jusqu’à dire comme celui qui a commenté la photo en ces propos : « si cet employé vient à l’administration en « chlaka », c’est que son patron est « chlaka » ». Moi je pense qu’au moment où le préposé s’est exhibé en « survêt-chlaka », son patron était aussi en « survêt-chlaka ». Peut-être a-t-il a changé de tenue pour faire ses ablutions et s’apprêtait-il à aller à la prière ? Peut-être se préparait-il pour un match qu’il a organisé avec ses copains à la sortie du bureau, histoire de tuer le temps jusqu’à la prière du Moghreb. Peut-être qu’il fait partie de ces centaines de bénéficiaires de l’amnistie générale ou des milliers de recrues que la troïka a injectés dans la fonction publique. En tout cas, souhaitons que ces « chlakas » ne fassent pas école.

Imed Ben Hamida




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