Béji Caïd Essebsi : "Nous avons cru que l'attaque du Bardo était la dernière"

Béji Caïd Essebsi : "Nous avons cru que l'attaque du Bardo était la dernière"
National
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Le président de la République Béji Caïd Essebsi a décrété l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire tunisien ce samedi 4 juillet durant 30 jours. Cette décision intervient 8 jours après l'attaque terroriste de Sousse où 38 touristes ont été tués et 39 autres blessés. Durant son intervention télévisée, Béji Caïd Esssebsi a déclaré que "nous avons cru que l'attaque de Bardo était la dernière mais malheureusement il y a eu l'attaque de Sousse". "La Tunisie a besoin de soutien étranger car tous les pays sont la proie du terrorisme" rajoute-t-il. Annonçant que les Etats Unis, la France, la Grande Bretagne, l'Union Européenne ainsi que l'Algérie soutiennent la Tunisie contre le terrorisme. Le président de la République reproche également que les sit-in et les manifestations ont influencé sur la stabilité du pays ce qui a affaibli le gouvernement dont le sit-in au bassin minier qui a duré plusieurs mois. Le pays a besoin d'investissement mais le climat n'est pas favorable à ça, rajoute-t-il.

[quote_box_center]Nous n'avons pas la culture du terrorisme, un terrorisme qui n'est pas uniquement tunisien. On a bien fait face au terrorisme jusqu'ici.[/quote_box_center]

Béji Caid Essebsi reproche que la situation en Libye affecte énormément la Tunisie déclarant que le terrorisme et les armes proviennent de ce pays déclarant que "Nos frontières avec la Libye sont longues de 500 km, il nous est difficile de les contrôler qu'avec des moyens que nous ne possédons pas. La Libye n'a pas de pays malheureusement, mais a des groupes armés." La veille dans une interview à la chaîne britannique BBC, le chef du gouvernement Habib Essid avait affirmé que "le temps de réaction, là est le problème […]. La police avait été bloquée partout." Béji Caid Essebsi a réaffirmé ce qu'a déclaré le chef du gouvernement la veille rajoutant qu'"on est en état de guerre et les forces sécuritaires doivent être vigilants et qu'une nouvelle attaque mènera à la destruction du pays". L'application de l'état d'urgence pourrait affecter les libertés mais pour le président de la République "Nous devons respecter la liberté d'expression et de presse mais ceux qui pratiquent ces libertés doivent être responsables" La Tunisie avait déjà décrété l'état d'urgence sous le président déchu Zine El Abidine Ben Ali le 17 décembre 2010 et qui a duré jusqu'à sa levée le 6 mars 2014 par l'ancien président provisoire Moncef Marzouki. Selon l'article 80 de la constitution tunisienne, cette décision de décréter l'état d'urgence vient suite à un cas de péril imminent menaçant les institutions de la nation et la sécurité et l’indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics suite auxquels le président de la République annoncera une liste de mesures.

[quote_box_center]Ces mesures doivent avoir pour objectif de garantir le retour dans les plus brefs délais à un fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Durant toute cette période, l’Assemblée des représentants du peuple est considérée en état de réunion permanente. Dans ce cas, le Président de la République ne peut dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple et il ne peut être présenté de motion de censure contre le gouvernement.[/quote_box_center]

Néanmoins, selon le Décret n° 78-50 du 26 Janvier 1978 réglementant l'état d'urgence, de nombreuses décisions peuvent être prises par le ministère de l'Intérieur et les forces sécuritaires à savoir :
  • D'interdire la circulation des personnes ou des véhicules;
  • D'interdire toute grève ou lock-out même décidés avant la déclaration de l’état d'urgence;
  • De réglementer les séjours des personnes;
  • D'interdire le séjour à toute personne cherchant entraver de quelque manière que ce soit, l'action des pouvoirs publics ;
  • De procéder à la réquisition des personnes et des biens indispensables au bon fonctionnement des services publics et des activités ayant un intérêt vital pour la nation.



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