C’est la Garde nationale qui a tendu une embuscade aux terroristes à Sidi Bouzid, pas l’inverse

C’est la Garde nationale qui a tendu une embuscade aux terroristes à Sidi Bouzid, pas l’inverse
Sécurité
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Dans une déclaration écrite adressée aux médias dont l’agence TAP, le secrétaire d’Etat aux affaires sécuritaires Rafik Chelli a donné des précisions sur l’opération terroriste qui a eu lieu à Sidi Bouzid et qui s’est soldée par la mort de trois gardes nationaux. La première déduction que l’on retient en s’appuyant sur cette déclaration, c’est que pour une fois (c’est une première), ce sont les Gardes nationaux qui ont tendu une embuscade aux terroristes, pas l’inverse, comme il était de coutume. Chelli affirme, à ce propos, « qu’à la suite d’une information fiable parvenue à nos services (ndlr : les services du ministère de l’intérieur), selon laquelle un groupe terroriste s’est déplacé à Jebel Salloum à Kasserine en direction de Bir El-Hfay puis à Souk Jédid, les unités de sécurité dans la région ont coordonné leurs actions pour lui tendre une embuscade ».
« Embusqueurs » ou « embusqués » les terroristes font autant de dégâts
La seconde déduction, ou plutôt interrogation qui s’impose d’elle-même : comment se fait-il que ce soient les terroristes qui aient ouvert les hostilités et attaqué des Gardes nationaux, alors qu’ils étaient, « embusqués » et non « embusqueurs » et comment expliquer qu’une embuscade se solde par un bilan lourd du côté de nos sécuritaires et des civils mêmes, comme si l’effet de surprise n’a pas changé. Le récit des faits tel que relaté par M. Chelli corrobore cette interrogation. M. Chelli rapporte que tout a commencé lorsque « deux terroristes se déplaçant à bord d’une moto ont ouvert le feu et jeté une grenade en direction des sécuritaires causant la mort du chef de la brigade d’intervention de Sidi Bouzid, le capitaine Monam Gharsalli et le chef de poste de la sécurité publique à Hichiria, le lieutenant Romdhane Khadhraoui ». Deux gardes nationaux ont été blessés et transférés à l’hôpital, a ajouté le secrétaire d’Etat, précisant qu’un terroriste a été blessé lors d’un échange de tirs.
Le sergent chef tué allait escorter les examens de la neuvième
Les deux terroristes, selon la version de M. Chelli, ont, par la suite, pris en otage huit citoyens et se sont emparés par la force d’une voiture pour se diriger vers la région de Sidi Ali Ben Aoun où ils ont ouvert le feu en direction du sergent chef Aymen Massoudi qui se trouvait devant le poste de la garde nationale dans la région. Le sergent chef Massoudi a succombé à ses blessures sachant qu’il s’apprêtait à assurer la sécurité du convoi transportant les examens du concours de la neuvième année de base.
Un grand déploiement militaire pour neutraliser les terroristes
M. Chelli indique que les terroristes ont été encerclés par les unités spéciales en coordination avec les forces de sécurité et de l’armée alors qu’ils continuaient de tirer en direction du poste de la garde nationale de la région pour abattre les agents qui s’y trouvaient. Un élément terroriste a été neutralisé (Khaled Ben Kamel Dhibi) et un autre a été capturé (Mahmoud Ghnimi) et blessé lors d’un échange de tirs. Les deux terroristes sont tunisiens, précise-t-on de même source. Deux kalachnikov, quatre chargeurs de balles et un téléphone portable ont été saisis, a indiqué le secrétaire d’Etat qui a fait savoir que les deux terroristes avaient tiré des coups de feu intensifs en direction d’un avion militaire survolant la zone.
Eparpiller l’attention des forces de sécurité
Sur un autre plan, le ministre de l’intérieur, Najem Gharsalli, a déclaré qu’ « en ciblant deux endroits relativement éloignés dans les gouvernorats de Sidi Bouzid et Jendouba, les terroristes semblent vouloir éparpiller l’attention des forces de sécurité et de l’armée nationale ». A noter qu’un garde national a été tué et quatre autres ont été blessés lors d’un affrontement, lundi après-midi avec un groupe terroriste qui a attaqué une patrouille sécuritaire (poste frontalier) et un poste de la garde nationale dans la localité d’El Mella de la délégation de Ghardimaou (gouvernorat de Jendouba).
Ça n’augure rien de bon pour le Ramadan
Une chose est sûre : les terroristes sont toujours là, ils se terrent même à Jebel Salloum, pourtant ratissé sans relâche par l’Armée depuis plusieurs mois. Les spécialistes y vont chacun ce son commentaire sur les « combattants isolés », les « actes désespérés » et autres manœuvres de survie des terroristes mais aucun ne pourra affirmer que ces groupes se sont réellement affaiblis dans nos contrées, ni qu’ils aient perdu l’appui logistique et financier que leur prodigue la nébuleuse terroriste islamiste. Personne ne peut également « pronostiquer » qui que ce soit sur les éventuelles opérations que les jihadistes intenteraient pour « célébrer » le mois sacré. Nous ne pouvons que prier Dieu que leur folie meurtrière soit d’une manière ou d’un autre stoppée.



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