Sit-in, blocages, grèves, débrayages... Où est l'autorité de l’Etat ?

Sit-in, blocages, grèves, débrayages... Où est l'autorité de l’Etat ?
National
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Il est devenu courant, ici ou là, qu'un groupe de citoyens, les ouvriers d'une usine, les fonctionnaires d'une institution, décident, subitement ou par enchantement, d'arrêter le travail, pour des supposées revendications, paralysant la production, freinant l'économie et par conséquent, touchant les intérêts des citoyens. Une situation qui n'a fait qu'empirer depuis le moment où certaines parties, dont les intentions malveillantes ne sont plus étrangères à personne, sauf à ceux qui adhèrent à cette manœuvre , tiennent absolument à pousser le pays à la catastrophe, à sa perdition et au profit de ces criminels des temps modernes... Notre pays est devenu, aujourd'hui, otage de ces manigances qui se cachent derrière des revendications sociales, ou poussant les citoyens à une forme de désobéissance par ces troubles en continu. Du bassin minier où, sous le couvert du droit à l'emploi, une poignée de protestataires se permettent d'arrêter l'un de nos fleurons économiques, privant le pays d'une importante ressource financière et obligeant les miniers au chômage forcé, à cette flambée de revendication sur le «droit des régions à leurs ressources naturelles», l'exemple nous venant de Kébili sur le dernier forage pétrolier de la zone d'El Faouar, les citoyens allant jusqu'à tenter d'occuper le site pétrolier, comme si nous étions sous la coupe de «Daech», pour aboutir à ces débrayages surprises, STEG par-ci, SNCFT par-là, et nous en passons... Cette situation est devenue carrément inacceptable, même si nous croyions dur comme fer que la liberté d'expression et de manifestation est chose sacrée, si et seulement si elle s'applique d'une manière civilisée et non pas en allant brûler les bâtiments officiels (postes de police ou de la Garde nationale, sièges de Délégation, biens publics...).
C'est tout le pays qui risque d'être balayé...
Ces pratiques traduisent parfaitement ces tentatives de déstabilisation, d'insubordination et de rébellion contre l’État qui n'est représenté ni par Essid, ni par Caïd Essebsi, ni par qui que ce soit. L’État, ce sont nos institutions, nos services, nos corps officiels, nos administrations, que nous devons respecter non pas pour les personnes qui les dirigent ou y travaillent, mais en tant qu'entité souveraine, propriété nationale et publique. Du moment que toutes ces notions sont balayées, c'est tout le pays qui risque d'être balayé... Cette menace étant devenu inquiétante, c'est à l’État, représenté par le gouvernement, de réagir et au plus vite. Réagir tout d'abord par une communication claire, directe et franche envers cette population en effervescence, par un discours différent de celui officiel et habituel, et par des propositions tout aussi claires, sachant que tout changement ou tout projet ne peut jamais se faire en un clin d’œil. Et cela, que les manifestants du Sud ou d'ailleurs le comprennent une fois pour toute. Mais l'autre action à mener qui, à notre sens, n'a rien d'un retour en arrière, c'est de faire absolument respecter la loi et l'ordre, non dans un sens répressif, mais afin de sauvegarder, et l'image de l’État et son autorité, et la sécurité stratégique du pays en rapport avec la situation dangereuse qui prévaut à nos frontières du sud.
Exemple parfait de ce «jeu malsain»
Exemple parfait de ce «jeu malsain», la journée où le Club Africain a remporté le championnat, et voilà que les manifestants d'El Faouar transformèrent leurs protestations sociales en une manifestation de... joie et de soutien à leur équipe favorite ? Ceci dit, la Tunisie, dans l'état actuel des choses, ne peut plus supporter de tels comportements, une telle irresponsabilité lorsqu'une frange de citoyens, de fonctionnaires ou d'ouvriers, décident de tout bloquer, de tout saboter, rien que pour mettre dans l'embarras les partis au pouvoir, sans être conscient, ou même en l'étant, que cela est en train de nous mener à la dérive et la perdition totale. Contrairement à cela, nous ne pouvons que saluer la décision responsable des ouvriers de la Compagnie des phosphates de Gafsa de reprendre le travail, ayant conscience que leur situation, devenue extrêmement grave, ne peut plus perdurer. Mais voilà qu'à l'autre bout du bassin minier, du côté de Gabès, des jeunes bloquent la voie ferrée devant acheminer le minerai vers les usines de traitement... Une autre forme de défier l’État et le gouvernement ! Un défi qui touche à notre dignité à tous, car une nation sans discipline et sans autorité, c'est un peuple perdu. Et nous sommes certains qu'une bonne majorité des Tunisiens n'approuvent pas tous ces débrayages, ces blocages, ces manifestations violentes, ou même s'ils l'admettent, n'acceptent pas que notre Tunisie devienne un «havre de chariaâ» pour ces groupuscules de terroristes et de tueurs. Conscients que face à cette menace, plus aucune autre considération, revendicatrice, sociale, économique, «vitale», ne devrait prévaloir, c'est notre sécurité et notre intégrité physique, morale et territoriale qui passe avant toute autre considération...

JBA




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