Que fait le S.G. adjoint de l’OTAN en Tunisie, pays non-membre de l’« Alliance » ?

Que fait le S.G. adjoint de l’OTAN en Tunisie, pays non-membre de l’« Alliance » ?
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Le secrétaire général adjoint de l’OTAN chargé des affaires politiques et de la sécurité, Thrasyvoulos Terry Stamatopoulos, est arrivé, aujourd’hui à Tunis, pour une visite de travail de deux jours. Une visite qui intervient tout de suite après celle de Caïd Essebsi aux USA et l’attribution, par Washington à la Tunisie, de statut d’allié majeur non-membre de l’OTAN. La venue de Thrasyvoulos Terry Stamatopoulos, quelques jours après l’accession de la Tunisie audit statut, en dit long sur l’existence de ce projet bien avant le départ de Caïd Essebsi en Amérique. Autant dire, que l’"adhésion" tunisienne à l’OTAN était bien ficelée, il y a un bon bout de temps, et n’attendait qu’une annonce publique carrément protocolaire. En plus, cet air d’urgence, qui fait que le passage au volet « pratique » est quasiment instantané, renseigne sur le caractère sérieux de l’implication de la Tunisie dans l’organisation Atlantique (sous parrainage US, bien évidemment). Il ne s’agit pas d’un honoris causa, la Tunisie est appelée à jouer un rôle, à l’échelle régionale, dans les jours qui viennent. On ne sait pas lequel, mais on aimerait bien le savoir. Officiellement, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le secrétaire général adjoint de l’OTAN « aura des rencontres avec de hauts responsables dans le cadre de la coopération entre la Tunisie et l’Alliance Atlantique s’inscrivant dans l’initiative du Dialogue méditerranéen de l’OTAN ». Le département des Affaires étrangères précise dans le communiqué, qu’« à l’occasion de cette visite, le ministère organise avec le concours de l’Organisation Atlantique un colloque sur la diplomatie publique sur le thème « Dialogue méditerranéen de l’OTAN » à l’occasion du 20e anniversaire de son lancement. Les travaux du colloque, organisé le 9 juin 2015 à Tunis, seront ouverts par le ministre des Affaires étrangères Taieb Baccouche ». La même source souligne que « Les relations entre la Tunisie et l’Organisation Atlantique s’inscrivent dans le cadre du Dialogue méditerranéen de l’OTAN qui avait été lancé en 1994 avec la participation de sept pays de la rive sud de la Méditerranée ». Il faut noter que le conseiller diplomatique du président de la République Khémaies Jhinaoui a affirmé, mercredi 3 juin dans une interview accordée à l’Agence Tunis Afrique presse, que « la Tunisie n’a pas adhéré et n’adhèrera pas à l’OTAN et ne se prépare pas à le faire », ajoutant que « C’est une décision américaine bilatérale qui n’a aucun lien avec l’OTAN ». En définitive, tout cela ne répond pas aux interrogations et inquiétudes suscitées, au sein de la société civile, par ce rapprochement Tunisie-OTAN (initié ou non par les Etats-Unis. Cela est-t-il en rapport avec une redistribution, à court terme, des cartes en Libye ? Ou est-ce, à moyen terme, en rapport avec l’Algérie ? Indépendamment de tous ces colloques et de leurs intitulés, que fait un responsable de si haut rang de l’OTAN. Sa visite n’a pas qu’un aspect culturel, c’est certain !



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