Tunis | Depuis l’attaque meurtrière au musée du Bardo, le mercredi 18 mars, Elodie Auffray, correspondante à Tunis du quotidien français Libération, a été la cible de plusieurs critiques et trolls d’internautes tunisiens, après la publication de son article « C’est fini la Tunisie, c’est fini le tourisme. »
La député Saida Ouinissi a qualifié ce titre de « honteux ».
La Tunisie ne sera JAMAIS fini, n’en déplaise à ce titre honteux. @libe, vous ajoutez de la colère à notre douleur pic.twitter.com/YgpsawDMVS
— Sayida Ounissi (@SaidaOunissi) 18 Mars 2015
Quelques heures plus tard, suite aux nombreuses critiques, le quotidien a justifié, dans une petite note, le choix du titre par une « citation recueillie sur place », explication reprise par la journaliste six jours plus tard dans un autre article « A propos d’un titre sur la Tunisie ». Libé a aussi fini par changer le titre contesté.
Alors que les Tunisiens vivaient un drame national, le président de la République Béji Caid Essebsi a réagi aussi au titre annonçant la « fin de la Tunisie » allant jusqu’à dire à Elodie Auffrey « C’est toi qui est finie » lors de son discours du 20 mars puis lors d’une interview avec des médias français dimanche dernier : « C’est peut-être vous qui êtes finie, mais la Tunisie reste debout, » a-t-il répété.
Camille Lafrance, une autre correspondante française pour Radio France International (RFI) à Tunis, a publié, ce mardi 24 mars, une image montrant son courrier du jour ouvert avec la note « Merci de ne plus ouvrir mon courrier. Si vous cherchez des informations, n’hésitez pas à écouter RFI, ou adressez-vous directement au commissariat du coin, ils sont prévenus. »
Oh ! Mon courrier continue à me parvenir déjà ouvert malgré mon gentil petit mot sur la boîte aux lettres #tunisie pic.twitter.com/GjTHGIrJsQ
— Camille Lafrance (@CamilleLafrance) 24 Mars 2015
« C’est depuis un an que cela dure », nous a-t-elle affirmé, toutefois, elle n’a pas porté plainte. Ces pratiques rappellent celles de la police politique en Tunisie, avant la révolution, notamment vis-à-vis des journalistes étrangers.
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« Suite à mon papier sur le fiasco sécuritaire, coup de couteau dans mon pneu avant gauche. Il a explosé avenue Mohamed V… »
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Benoit Delmas, correspondant français du journal Le Point à Tunis, a répondu à la journaliste de RFI sur facebook révélant qu’après la publication le 20 mars après le drame, de son article intitulé « Tunisie : l’attaque du musée du Bardo, un fiasco sécuritaire », son pneu a été crevé.
NB : Nous avons contacté M. Delmas sur facebook pour comprendre le lien entre le pneu crevé et l’article mais nous n’avions pas eu de réponse, bien qu’il ait vu notre question.