Le policier-bourreau suspendu de ses fonctions et objet d'une enquête

Le policier-bourreau suspendu de ses fonctions et objet d'une enquête
National
print



Kamel Mraïhi, policier et ancien tortionnaire des "islamistes et des militants de gauche", a été suspendu de ces fonctions, a annoncé, ce 17 janvier 2015, Mohamed Ali Laroui, porte-parole du ministère de l'Intérieur. Cette décision a été prise par le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, pour participation à une émission télévisuelle sans autorisation préalable, et la tenue de propos irresponsables, a indiqué M. Laroui, dans une déclaration à l'agence TAP.
"Un militant de l’État" !
Auteur d'actes de torture durant l'ancien régime, Kamel Mraïhi a été invité à l'émission Dima Labess, animée par Naouefl Ouertani, et diffusée sur la chaîne Al Hiwar Ettounsi. Dans la bande d'annonce de l'émission, on voyait Kamel Mraïhi, assis à côté d'une victime d'actes torture, décrire certaines méthodes de torture. Il avait, également, justifié ses actes par le fait qu'il n'est qu'un "militant de l’État". Prévue pour ce samedi soir, la diffusion de la partie incriminée de l'émission a été annulée suite à une décision du ministère public.
Plus de 3200 dossiers reçus par l'IVD
Une enquête a été, également, ouverte contre Kamel Mraïhi. D'après Sofiène Sliti, porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis, l'extrait de l'émission diffusé contient des propos exprimant "une fierté d'avoir torturé ce qui peut avoir des répercussions sur l'ordre public", a-t-il déclaré à la TAP. Pour sa part, la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA) a convoqué, ce 17 janvier 2015, l'animateur Naouefl Ouertani ainsi que le représentant légale de la chaîne Al Hiwar Ettounsi. Notons que, d'après Sihem Ben Sedrine, présidente de l'Instance Vérité et Dignité (IVD), plus de 3200 dossiers ont été reçus jusqu'au 12 janvier 2015, par ladite instance "Les dossiers concernent toutes les périodes, de 1955 jusqu’à 2013″, a affirmé Mme Ben Sedrine. Le dépôt des dossiers a commencé le 15 décembre 2014 et se poursuit jusqu’au 14 décembre 2015, selon l’article 40 de la loi sur la justice transitionnelle, adoptée le 14 décembre 2013.



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : L'examen de l'affaire Mariem Sassi reporté au 18 avril

Suivant