Novembre 2014 : Moins de violences à l'encontre des journalistes en Tunisie

Novembre 2014 : Moins de violences à l'encontre des journalistes en Tunisie
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Le mois de novembre 2014 a coïncidé avec le déroulement du premier tour des élections présidentielles. Si on note une réduction de l’ampleur de la gravité des violations, à l’encontre des journalistes, dans ce processus, en comparaison avec le déroulement des législatives, il est permis de conclure qu’il s’agit là d’une réponse aux appels des organisations actives dans le domaine de la presse.

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L’Observatoire du Centre de Tunis pour la liberté de la presse (CTLP) a publié le 23 décembre, son rapport sur les agressions qui ont atteint les journalistes en Tunisie au cours du mois de novembre 2014.

D'après le CTLP, 14 agressions ont été enregistrées au mois de novembre, contrairement à 26 au mois d'octobre.

23 personnes du secteur de la presse ont subi des agressions, dont 3 femmes et 19 hommes, exerçant dans :

  • Sept chaînes de télévision : Wataniya 1, Nessma TV, TNN, El Hiwar Ettounsi, Al Moutawasset,
  • Quatre radios : Sabra FM, Mosaïque FM, Express FM et radio Kef, dans trois journaux : Echourouk, Akhbar Al Joumhouria et Ettounissiya,
  • Un site web : Haqaeq Online,
  • Agence de presse : Binaa News.

Il y a eu cinq interdictions de travail, trois agressions verbales, trois agressions physiques, un cas de harcèlement, une confiscation de liberté et une poursuite judiciaire.

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Les sécuritaires occupent la tête de liste des agresseurs avec cinq cas de violations, suivis des supporters des candidats à la présidentielle, avec trois cas de violations, viennent ensuite des présidents de centres et de bureaux de vote pour les élections du 23 novembre, avec deux violations, et enfin, un candidat à la présidentielle, des acteurs politiques, des citoyens ainsi que la magistrature assise, avec une violation pour chaque partie.

[/quote_box_right]   L’Observatoire du Centre de Tunis pour la liberté de la presse relève une "relative évolution en termes de sensibilisation à la matière relative à la liberté de la presse dans le discours sécuritaire". Par ailleurs, il évoque deux violations, "notamment, quand il s’agit de s’attaquer aux caméras outre la peur de l’image".
  • Le premier cas concerne la confiscation arbitraire de la caméra de Mehdi Bouhalleb, à Bizerte et l’altération de son contenu, suite à la couverture de l’accident d’un bus militaire contre une voiture de louage.
  • Le deuxième concerne une tentative de confiscation de la caméra du journaliste cameraman Mohamed Zarrouk, à Kasserine, au moment où il filmait des manifestants contre la présence d’Essebsi.
L'observatoire parle également de "violations commises par les agents de sécurité de la présidence, chargés de la protection des candidats à la présidentielle, Moncef Marzouki et Béji Caid Essebsi". La protection présidentielle a interdit à un journaliste de  «Haqaeq Online», Maher Ghidhaoui, à Kairouan,  d’obtenir une déclaration du président de la République provisoire. [quote_box_right]

En outre, un groupe de sympathisants de Marzouki ont contacté le journaliste de radio Mosaïque FM Khalifa Guesmi et le journaliste de radio Sabra FM Aymen Maherzi et les ont harcelés suite à leurs correspondances sur la visite du président de la République provisoire, Mohamed Moncef Marzouki à Kairouan, après que les correspondants aient qualifié, la réalité de la visite, de bousculade et de désordre, suscitant la rancoeur des supporters de Marzouki qui n’ont pas hésité à harceler les deux journalistes.

[/quote_box_right]   Les gardes de la protection personnelle de Béji Caïd Essebsi "ont, clairement, poussé les journalistes et fermé la porte au nez pour ne la rouvrir qu’après le départ d’Essebsi de Béjà, et ce, pour « raisons sécuritaires », sachant que les journalistes avaient obtenu la promesse du chargé de presse de la campagne, d’obtenir une déclaration", précise l'observatoire. A Kasserine, un agent de sécurité en uniforme a tenté de confisquer la caméra du journaliste cameraman de la chaîne TNN Mohamed Zarrouq, devant le local de la réunion de Nidaa Tounes, suite à sa couverture de l’arrestation de citoyens ayant revendiqué le départ de Béji Caïd Essebsi."
Recommandations du CTLP
  • Les tribunaux doivent s’assurer que les journalistes et patrons de presse reçoivent leurs convocations, lorsque les procédures relèvent de la plainte directe, afin de ne pas léser le droit des journalistes, à assurer leur défense devant la justice ;
  • Les personnalités publiques, politiques, hommes d’affaires et autres ne doivent pas se hâter à recourir aux tribunaux contre les journalistes, à cause de contenus médiatiques et doivent faire preuve de compréhension quant à la réalité des messages journalistiques, quant il s’agit de sensibiliser l’opinion publique et de présenter des informations et des analyses en toute liberté ;
  • Le Centre rappelle aux personnalités publiques, leur droit de réponse et de clarification, sachant que ces pratiques sont plus efficientes que les plaintes judiciaires ;
  • Eviter d’émettre des jugements condamnant les journalistes, surtout les jeunes parmi eux, pour le danger que ces condamnations constituent sur la liberté de la presse.
Pour lire le rapport cliquez ici.



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