En visite en Tunisie, le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve propose les "compétences" sécuritaires de la France

En visite en Tunisie, le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve propose les "compétences" sécuritaires de la France
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Le ministre de l'Intérieur français, Bernard Cazeneuve, était hier lundi 10 novembre à Tunis pour rencontrer le chef du gouvernement tunisien Mehdi Jomaâ, le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou et le ministre délégué chargé de la Sécurité nationale Ridha Sfar. Cette rencontre, qui devait initialement se dérouler le 31 octobre, avait été reportée en raison de la mort d'un jeune manifestant dans le sud de la France. Il s'agit de la première visite d'un ministre de l'Intérieur français en Tunisie depuis 2011. Cette visite avait pour objet de "renforcer la coopération en matière de sécurité" entre la France et la Tunisie, a indiqué Bernard Cazeneuve lors d'une conférence de presse tenue hier soir à l'ambassade de France. "J'ai indiqué à mes homologues la volonté qui était la nôtre dans ce domaine d'être à leurs côtés, de mobiliser des compétences", a déclaré le ministre de l'Intérieur français. Coopération dans la lutte contre le terrorisme et la prévention des départs de djihadistes vers L'Irak et la Syrie Le ministre de l'Intérieur français a qualifié de "stratégique" la lutte contre le terrrorisme, qui concerne "conjointement" la France et la Tunisie.
"Dans nos deux pays, des ressortissants partent dans les groupes terroristes, notamment en Irak et en Syrie, mais aussi en Libye, et peuvent revenir sur notre territoire, représentant un danger sécuritaire pour nos propres pays", a-t-il rappelé.
"Nous avons des dispositions à prendre ensemble pour faire en sorte que, dans le domaine de la déradicalisation, dans le domaine de la prévention des départs, dans le domaine de la coopération entre nos services de renseignement pour mieux prévenir des actes terroristes, nous puissions agir ensemble", a déclaré Bernard Cazeneuve. "Nous avons aussi des Franco-Tunisiens qui peuvent être concernés, face auxquels nous pouvons coopérer ensemble pour essayer de faire en sorte que le départ ne se produise pas, et lorsqu'ils sont partis que le retour soit organisé, maîtrisé et judiciarisé lorsque c'est le cas", a-t-il ajouté. "La coopération entre les services de renseignements tunisien et français doit être renforcée" Interrogé sur la collaboration entre les services de renseignement français et tunisien, Bernard Cazeneuve a répondu que"la coopération entre les services de renseignement doit être approfondie, [...] doit être renforcée, non pas parce qu'elle n'est pas bonne, mais parce qu'elle est suffisamment bonne justement pour justifier qu'on aille plus loin".
Rappelons que le 8 octobre dernier, le Figaro a publié un article affirmant que la DGSE refuserait de partager des données recueillies par une nouvelle base technique qui pourrait être mise en place avec leurs homologues tunisiens.  " 'On vous renverra depuis Paris les données qu'on estime être transférables', plaide la DGSE. 'Qu'est-ce que cela vous coûte de nous faire partager le renseignement ?', répond le service tunisien, qui était récemment à Paris" Suite à la publication de cet article, le porte-parole de la Défense tunisien avait démenti l'existence de toute négociation avec les services de renseignement français au sujet de l’installation d’une station d’écoute dans le sud tunisien.
Bernard Cazeneuve a également évoqué la coopération entre France et Tunisie dans "la lutte contre toutes les formes de criminalité organisée au plan international", insistant sur "la lutte contre l'immigration irrégulière". La lutte contre l'immigration irrégulière : "une priorité" pour le gouvernement français "Cela suppose une coopération internationale et européenne forte pour le démantèlement de ces filières d'immigration irrégulière. Compte tenu de l'implantation de ces filières en Libye, notamment, nous avons des actions à conduire ensemble. [...] Notre objectif, c'est de faire coopérer nos services de renseignement et de police pour identifier ces filières et les démanteler", a-t-il déclaré.
"C'est une priorité pour le gouvernement et c'est une priorité de mon agenda au ministère de l'Intérieur."
Combattre la cybercriminalité Le ministre de l'Intérieur français a ainsi abordé le problème de la cybercriminalité : "Nous avons aussi à agir pour faire en sorte que ces filière qui s'organisent parfois sur Internet puissent être démantelées par une action sur Internet." "Cela vaut également pour la grande délinquance économique et financière et pour le trafic de stupéfiants, qui doit nous conduire dans le domaine de la cybercriminalité à renforcer de façon considérable notre coopération", a-t-il ajouté. "Accompagner la Tunisie dans la mise en place d'une école de formation dans le domaine de la sécurité civile" "Nous avons la volonté de faire en sorte qu'en matière de sécurité civile, de gestion de crise et de protection des personnes soumises à ces crises [...], nous puissions accompagner la Tunisie dans la mise en place d'une école de formation dans le domaine de la protection et de la sécurité civile", a en outre annoncé le ministre de l'Intérieur français. Équipements de sécurité : "Nous avons des entreprises qui peuvent répondre à des demandes tunisiennes" Bernard Cazeneuve a enfin vanté les mérites de industriels français en matière d'équipements de sécurité, pour "sécuriser les processus biométriques lorsqu'il s'agit de lutter contre l'immigration irrégulière", "mieux contrôler les frontières" et "assurer l'équipement radiophonique des forces de sécurité", citant le groupe d'électronique Thales et la multinationale Alcatel-Lucent. "Nous avons des entreprises qui peuvent répondre à des demandes tunisiennes", a-t-il insisté. La France "salue" la bonne tenue sécuritaire des élections législatives Bernard Cazeneuve s'est par ailleurs félicité de la "transition démocratique réussie" et de la "maturité démocratique" de la Tunisie, et de la tenue des élections législatives du 26 octobre "dans un contexte de sécurité qu'il faut saluer". "La France est très heureuse de ce résultat et le salue, et elle témoigne de son amitié au peuple tunisien et au gouvernement tunisien qui réussit cette transition, et dit sa disponibilité pour faire en sorte que tout cela se poursuive dans l'amitié et la confiance", a-t-il déclaré.



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