Plus de 3 000 observateurs et une salle d'opérations : L'Atide sur le pied de guerre pour les élections

Plus de 3 000 observateurs et une salle d'opérations : L'Atide sur le pied de guerre pour les élections
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À trois jours des élections, l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (Atide) a organisé une conférence de presse sur l’observation de l’administration et de la campagne électorale, ce jeudi 23 octobre, à la cité des Sciences de Tunis. Atide s’est préparée pour le jour J, avec un arsenal d’observateurs bénévoles pour surveiller le scrutin, soient 3 101 Atidiens accrédités par l’ISIE, lesquels ont suivi une formation sur toutes les régions de la Tunisie. Leila Chraibi Ayeb, professeur universitaire et membre du bureau central de l’Atide, nous a déclaré : “Nous avons 26 bureaux dans les 27 circonscriptions, et même dans les 6 circonscriptions à l’étranger, avec des bureaux dans 33 villes, dont 16 villes en France (1 et 2), en Allemagne, en Italie, aux Émirats, au Canada, aux USA, en Suisse, en Algérie, au Maroc, là où il y a des urnes”. Une salle d'opérations pour le jour J Quant à l’organisation pour le jour J, Atide a mis à disposition une salle d’opérations constituée de 40 observateurs au sein du bureau central, qui se compose de plusieurs cellules. Parmi elles : une cellule de communication, une cellule d’analyse et de traitement de données assurant un contact permanent avec l’ISIE, et une cellule juridique composée de 5 personnes (des avocats, des anciens membres de l’ISIE qui ont intégré l’Atide). “C’est ce qui fait la force de l’Atide”, souligne Leila Chraibi Ayeb. Les personnes qui constatent des dépassements et souhaitent alerter sur des anomalies pourront également appeler le 97 405 464 ou le 97 405 565. Dans chaque région, les superviseurs qui sont sur place seront répartis par couple : un qui se localise à l'intérieur du bureau de vote, du début jusqu’à la fin, dont il observe le déroulement des tris, un autre qui se trouve dans le centre de vote, où il note toutes les remarques. Et comme tout citoyen qui va voter, il dispose de 30 mn pour aller voter, pendant qu’une autre personne le remplace. Interrogée sur la présence des Observateurs étrangers à la conférence, “ils sont là pour demander des éclaircissements”, a répondu Leila Chraibi Ayeb. “Le financement vient de l’Union européenne (UE). Nous avons présenté un projet dans lequel l’UE, la fondation suisse, nos financements, ont été publiés dans les journaux et ont été transmis au Premier ministère. Nous avons un commissaire aux comptes et un audit vu que la somme dépasse les 100 mille dinars”, a-t-elle précisé. "Nous avons remarqué beaucoup de dépassements" Tout au long de la campagne, plusieurs types d’infractions ont été relevés. Face à ceci, le président de Atide, Moez Bouraoui, explique :
Nous avons remarqué beaucoup de dépassements, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, et au sujet de certains candidats, comme le cas de Slim Riahi, qui a réveillé des morts pour le parrainer, et qui a utilisé des bases de données des personnes qui ne le connaissent pas par le biais d’un huissier-notaire. Un autre candidat, Chaibi, qui est un fonctionnaire de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), dispose des codes par lesquels il a violé les secrets des employés des entreprises, en copiant en gros les pièces d’identité, les noms et les prénoms des ouvriers et des ouvrières pour compléter son parrainage, et là nous avons avons vérifié et nous avons alerté la direction générale de la CNSS, nous avons alerté l’ISIE à ce sujet-là”.
Évoquant également un autre cas, où un mort aurait parrainé deux personnes, en l'occurrence Slim Riahi et Mustapha Kamel Nabli, il a affirmé : ”Il y a aussi d’autres dossiers de certains candidats que nous sommes en train d’étudier, que nous n’avons pas finalisé, et nous continuons à recevoir pas mal de plaintes de nos concitoyens. Quant au recours à la justice, concernant les deux candidatures de Slim Riahi et de Chaibi, on l’a déposé à l’ISIE, puis on l’a déposé au procureur général de la République." Exprimant son ressenti face aux élections, Moez Bouraoui a déclaré : ”En tant que militant et activiste depuis longtemps, la question de l’optimisme ne se pose pas, c’est un fait, nous sommes optimistes.” “L’optimisime n’est pas un choix mais un devoir”, a-t-il conclu.

Nadia Dejoui




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