Appel aux oulémas de l’Islam et au mufti de la République en Tunisie

Appel aux oulémas de l’Islam et au mufti de la République en Tunisie
National
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Tribune | Par Farhat Othman Le défi que lance à l'islam modéré le terrorisme en général et cette horreur absolue appelée EIIL ou Daech en particulier est tellement grave qu'il suppose une parade d'envergure, la seule susceptible d'avoir un effet quelconque sur le fonds de commerce même de ces suppôts de Satan. Voir le « jihad » autrement Il s'agit de déclarer le plus solennellement par tous les oulémas de l'islam modéré que le « jihad mineur » — le prosélytisme armé et la guerre — est terminé en islam qui ne reconnaît plus que le « jihad maximal », c'est-à-dire l'effort sur soi et la guerre à livrer à nos propres turpitudes humaines. En effet, le jihad n'est pas différent de la hijra; il lui était même lié. Or, la hijra a pris fin dès l'entrée de l'islam triomphant à la Mecque. Pareillement, le Jihad a pris fin dès la réussite de l'expansion de sa civilisation arabe islamique à travers le monde et surtout son installation durable dans les coeurs. Aujourd'hui, il n'est plus permis de mêler notre religion aux querelles politiques ni même aux causes de libération qui doivent se faire selon les règles de la guerre et de la politique, l'islam devant garder son rang de foi prêchant la paix dans les coeurs et aussi dans le monde. C'est par l'exemple le meilleur que le musulman défendra l'islam contre ses ennemis qui sont d'abord en lui, dans son comportement et ses rapports avec son prochain. Aucun vrai musulman ne peut ni ne doit se permettre d'agresser autrui, et s'il l'est, il se doit de réagir en un être civilisé qui ne se venge point sauvagement, comme c’est actuellement le cas avec l’exécution des journalistes américains, des Syriens, des Irakiens considérés « infidèles », mais recourant à la justice et la laissant suivre son cours. Le rôle des responsables religieux en Tunisie dans la lutte contre le terrorisme      En Tunisie, constitutionnellement État civil, nos responsables religieux doivent donc dire et répéter tout haut ce qui précède au lieu de garder le silence, quand ils ne trouvent pas des excuses aux terroristes et à ces criminels de l'État fantoche qui fait non seulement honte à l'islam, mais agit activement pour en détruire les fondements. Ce faisant, ils ne feront que renouer avec l'islam tunisien aux belles racines soufies, tolérant et ouvert à l'altérité. En attendant une annonce officielle de notre mufti de la République Dans notre pays pour le moins, il n'est plus de tergiversation possible; tous les cheikhs musulmans ayant une quelconque écoute auprès de leurs ouailles doivent assumer leur devoir d'assurer qu'il n'y a désormais de jihad licite en islam que le jihad akbar, celui mené par le croyant contre ses penchants, ses paroles et ses actions. C'est en les améliorant sans cesse qu'il renforcera l'islam qui se portera alors bien mieux qu'il ne l'est actuellement, donnant l'image d'une religion rétrograde, de haine et de violence quand il est d'abord une foi d'humanité et de spiritualité. C'est le devoir de tout musulman authentique ! Il sera alors possible de mesurer le degré d'authenticité des uns et d'hypocrisie des autres dans leur foi selon la réponse donnée à ce rappel que nous leur demandons de faire le plus vite et le plus solennellement du monde : le jihad mineur est terminé, seul le jihad majeur est licite. Nous attendons notamment une annonce officielle en ce sens de la part du Mufti de la République en Tunisie dont c'est à la fois le devoir islamique, mais aussi patriotique. En cette veille d'élections qui sont aussi la fête du patriotisme, nous attendons également la même chose des hauts responsables du principal parti islamiste, Monsieur Ghannouchi en premier.    



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