Que de gâchis ! - par M’hamed Ben Youssef

Que de gâchis ! - par M’hamed Ben Youssef
Tunis-Hebdo
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TRIBUNE - A la grève de deux jours des administrations municipales à travers le pays, s’est jointe celle des éboueurs. C’est là le énième débrayage de ces derniers rendant ainsi la santé du citoyen de plus en plus menacée si cette grève venait à se répéter encore. Car, nous sommes au cœur de l’été, temps propice à la décomposition rapide des ordures qui s’amoncellent, partout, dans la capitale, dégageant des odeurs insoutenables en plus des nuées de moustiques qui se forment tout autour, souvent porteurs de maladies contagieuses particulièrement pour les enfants. Aussi justifiées que soient les revendications salariales de certaines catégories de nos concitoyens, il y a, chez nous comme dans tous les pays du monde, des services névralgiques qui doivent obéir à des règlements à part, à l’instar de la Santé publique ou des transports en commun. Il s’agit d’un service minimum à assurer pour ne pas paralyser la vie économique du pays ou affecter sérieusement la qualité de vie du citoyen. Et au moment où nous sommes «agressés» par les amas d’ordures de toutes sortes, les agences de presse nous ont gratifiés d’un fait hautement illustre de la part des Japonais, lors de leur premier match de football contre la Côte d’Ivoire au Mondial du Brésil. Quoique leur équipe ait été battue, les supporters nippons ont tenu, à la fin du match - et après avoir applaudi, comme d’habitude, les vainqueurs et les vaincus - à nettoyer, comme il se doit, les gradins où ils avaient campé. Initiative hautement saluée de partout ! Ceci me rappelle un fait presque similaire arrivé chez nous, il y a de cela une trentaine d’années, voire un peu plus. Les Japonais dirigeaient la cimenterie d’Enfidha, alors encore petite ville. Son PDG sollicita plus d’une fois du maire de faire entreprendre les travaux nécessaires de nettoyage et de désherbage aux environs de l’usine, besogne qui incombe à la municipalité. Le maire fit la sourde oreille plus d’une fois. C’est, alors, qu’un dimanche, les cadres nippons et leurs épouses, leur patron en tête, retroussèrent leurs manches et firent les travaux par eux-mêmes. Mieux que cela, ils entreprirent de nettoyer plusieurs quartiers de cette localité, y compris le centre-ville. Et cela à la vue de tous les habitants et à leur grand étonnement. C’était là une grande leçon dont nous n’avons rien retenu depuis. Pire encore ! En plus de la saleté dans nos villes, il y a la casse qui a gangréné surtout le Centre et le Sud du pays, y compris nos différents stades de sports. Pour cette seule saison, toutes disciplines sportives confondues, quarante-six matches, en cours, ont été arrêtés à cause des troubles causés par le public : des infrastructures de gradins partiellement détruites, vingt-six policiers blessés, dix-sept fans devant les tribunaux. Il y a eu des agressions à l’encontre de quarante-trois arbitres dont trente ont porté plainte. L’usage des pétards de la part du public, auquel ont répliqué les bombes lacrymogènes de la police, a été enregistré à plusieurs reprises. Dès lors, peut-on encore être porté à suivre des compétitions, chez nous, sans grincement de dents en raison des dépassements qui règnent, souvent, dans nos différents stades ? En admirant les parties de football du Mondial au Brésil, on a, toujours, une pensée de regret à propos de l’absence de notre équipe nationale à cette compétition internationale si courue et suivie du monde entier. Notre «team» a été victime, entre autres, d’un mauvais encadrement technique et d’un choix discutable des joueurs sélectionnés. Espérons que les nôtres feront mieux lors des prochaines éliminatoires !

M’hamed BEN YOUSSEF




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