En hommage à Eya - La société civile exige du secrétariat de la Femme une condamnation du crime

En hommage à Eya - La société civile exige du secrétariat de la Femme une condamnation  du crime
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Une marche blanche à la mémoire de la jeune fille Eya a été organisée, aujourd'hui, par des membres de la société civile ainsi que des élèves, à partir de la place des Droits de l'Homme, à l'avenue Mohamed V, jusqu'au siège du secrétariat d’État de la Femme, à l'avenue Habib Bourguiba. Devant le siège du secrétariat d’État de la Femme, des membres du comité d'organisation de la marche ainsi que des membres de l'Association tunisienne des Femmes démocrates (ATFD) ont été reçus par un haut responsable. Au cours de cette réunion, le responsable a fait part de sa tristesse quant à ce crime et a promis d'étudier la question quant à la publication d'une condamnation, nous témoignent des organisateurs de la marche, Faten Abdelkéfi et Emir Sfaxi. Selon eux, cette condamnation tout comme la marche restent cependant symboliques. "Le vrai combat commence maintenant avec la réforme des lois". Toutefois, d'autres membres de la société civile estiment que le fait d'avoir été reçu par un interlocuteur du gouvernement est un signal positif. Ce qui n'était pas le cas il n'y a pas très longtemps avec la ministre Sihem Badi, notamment dans l'affaire du viol de la petite fille dans un jardin d'enfants. Rappelons que Eya, décédée, à 13 ans, le 7 juin dernier des suites de ses brûlures, a été victime d'un acte commis par son propre père à son encontre. Ce dernier l’ayant aperçue rentrer du collège en compagnie d'un camarade l’a brûlée vive. Faible mobilisation Aujourd'hui entre 200 et 300 personnes ont participé à la marche blanche silencieuse organisée à la mémoire de la jeune fille. Une mobilisation qui demeure, toutefois, en deçà des attentes des organisateurs qui tablaient sur davantage de participants afin d'attirer l'attention sur les violences que subissent les femmes et les enfants, en Tunisie. «Nous n'avons pas, en Tunisie, des pères qui brûlent leurs filles, nous a déclaré Basma Khalfaoui, porte-parole du comité de défense du martyr Chokri Belaïd. Les pères tunisiens aiment leurs filles et les soutiennent». Elle a affirmé, ainsi, que ce qui est arrivé à Eya est «étranger à notre société», mais constitue une énième preuve que les femmes «subissent différents types d'agression». «Les femmes constituent le maillon qui supporte toutes les frustrations économiques et sociales de la société», a-t-elle ajouté, dénonçant, au passage, «des campagnes qui visent à propager l’ignorance et la pensée superficielle». Adel Almi en perturbateur L’inénarrable Adel Almi était, pour sa part, sur place, en se positionnant, tout juste au milieu du tronçon suivi par la marche. Il est arrivé à perturber cette mobilisation en s'attirant la foudre de certains participants qui l'ont poussé à s'éloigner, alors qu'il leur lançait, en réaction : «Vous êtes des mécréants !», «Vous resterez indéfiniment colonisés...» Malgré cet incident, la marche est arrivée à bon port, soit devant le siège du secrétariat d’État à la Femme, où une minute de silence a été observée à la mémoire d'Eya, suivie de la récitation de la Fatiha. (Crédit photos : Webdo)



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