Jugé demain en appel, Jabeur Mejri risque une peine plus lourde

Jugé demain en appel, Jabeur Mejri risque une peine plus lourde
National
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C’est demain, mercredi 21 mai 2014 que le verdict en appel sera rendu dans l’affaire Jabeur Mejri, condamné à huit mois de prison ferme, le 29 avril dernier, pour avoir agressé un greffier. Une peine jugée «injuste et trop lourde», selon son avocat Ahmed Mselmi. Or, demain, cette peine pourrait bien être aggravée si l’on en croit le Comité de soutien de Jabeur Mejri. Selon ledit comité, le parquet a déposé, le 14 mai dernier, une demande d’appel dont le verdict sera prononcé demain et rappelant au passage que le 13 mai, Me Bassem Trifi, le deuxième avocat qui a rejoint la défense de Jabeur Mejri a eu difficilement l’autorisation de le voir, disant «avoir été choqué de l’hostilité qui régnait vis-à-vis de lui et de son client». Lors de sa visite, l’avocat déclare avoir vu une personne exténuée psychologiquement. Après 2 ans passés en prison dans l’affaire des caricatures, Jabeur Mejri avait été libéré le 4 mars 2014 mais interdit de circulation. Il avait même annoncé clairement son souhait de quitter la Tunisie pour «s’envoler vers un pays plus démocratique et respectueux des droits de l’Homme et notamment de la liberté d’expression», rapporte le comité. Le comité de soutien de Jabeur avec la FIDH ont mis au point les détails logistiques du refuge politique de Jabeur Mejri. Mais suite au dépôt d’une nouvelle plainte relative à des faits datant de l’époque où il travaillait pour la SNCFT, il a été interdit de quitter le territoire. Le Comité de soutien explique que le 17 avril, «Jabeur Mejri s’est rendu au bureau du juge d’instruction n°3 au tribunal de première instance de Mahdia, pour demander plus d’informations sur la confrontation avec le plaignant de la SNCFT, n’ayant pas eu de nouvelles du dénouement de cette deuxième affaire. Il a été accueilli par des remarques déplacées, insultantes et mal traité (ex-détenu et de surcroît pour athéisme !). Le greffier l’informe alors que la confrontation a eu lieu il y a une semaine. Jabeur Mejri s’étonne et demande pourquoi ni lui ni son avocat n’ont été informés de cette convocation. Face au silence et à l’absence de réponse ses nerfs ont lâchés et l’altercation verbale n’a pas pu être évitée. Le greffier a déposé une plainte le jour même et la plainte a été déférée à la police judiciaire de Mahdia. Le même jour, le greffier est entendu par la police judiciaire de Mahdia. Jabeur Mejri est interrogé, à son tour, et confronté avec le greffier, en l’absence de son avocat. A peine une demi-heure plus tard, le substitut du procureur a prononcé la mise en garde à vue de Jabeur Mejri. Le lendemain, le procureur de la république du Tribunal de Première Instance de Mahdia émet un mandat de dépôt à l’encontre de Jabeur Mejri en l’absence de l’accusé et défère le dossier devant la chambre correctionnelle, sans aucun respect des droits de l’accusé, sans aucun respect des procédures et de l’éthique d’impartialité. Jabeur a été condamné sur la base des chefs d’inculpation les plus lourds : outrage à un fonctionnaire Public ou assimilé dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions, outrage public à la pudeur, trouble de l'exercice de la justice à l'audience ou ailleurs…». Une demande d’appel a été déposée par Me Mselmi et Me Trifi Bassem. Estimant que la condamnation de 8 mois de prison n’est pas équitable, le Comité de soutien, appelle, dans son communiqué tous les citoyens, défenseurs des droits de l’Homme, associations et société civile à apporter leur soutien et support à cette cause, car il ne s’agit que d’acharnement judiciaire malsain contre la liberté d’expression et les libertés individuelles.



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