Abdelhakim Belhaj, l’ex-djihadiste libyen, ne dément pas l’enlèvement d’Abou Iyadh

Abdelhakim Belhaj, l’ex-djihadiste libyen, ne dément pas l’enlèvement d’Abou Iyadh
National
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Le mystère persiste autour de Seïfallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, leader de l’organisation classée terroriste, Ansar Charia. Une des dernières informations le concernant rapportait qu’il aurait été arrêté en Libye par des Marines américains. Une information qui n’a été démentie ou confirmée ni par la Libye ni par la Tunisie, mais quelque temps après, les États-Unis avaient annoncé qu’ils n’avaient rien à avoir avec l’affaire Abou Yadh. L’actuel chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, dans une interview accordée le 28 mars 2014 à l’Associated Press, avait assuré, pour sa part, qu’il ne pouvait confirmer ou démentir l’arrestation d’Abou Iyadh en Libye, en décembre 2013. Du côté libyen, Abdelhakim Belhadj, un des plus influents hommes politiques, ancien djihadiste en Afghanistan et en Irak et compagnon de route de Ben Laden, a confirmé, dernièrement, l’enlèvement d’Abou Iyadh. Dans une vidéo diffusée le 1er mai 2014, mais passée inaperçue, Abdelhakim Belhadj, interviewé par le journaliste de France 24, Taoufik Majid, et répondant à la question s’il est contre toute intervention étrangère en Libye, Belhadj avait déclaré : «Évidemment». Cependant, Majid ne s’arrête pas là, et lui avait ajouté : «Il y a eu, en Libye, l’enlèvement d’Abou Anass Al Libi, et celui d’Abou Iyadh. Donc, il y a eu une intervention étrangère en Libye». «Oui. Évidemment, nous dénonçons cela», avait, tout simplement, répondu Belhadj, ce qui fait d’office de confirmation de l’enlèvement d’Abou Iyadh par des Américains, qui avait été, pourtant, démenti par Ansar Charia et le département d’État américain de la Défense. À propos d’Abdelhakim Belhadj À la tête du parti Al Watan, Abdelhakim Belhadj est souvent présenté comme l’un des hommes politiques les plus influents en Libye, particulièrement à Tripoli. Compagnon de route de Ben Laden, ancien combattant en Afghanistan dans les années 80, et en Irak, dans les années 2000, au côté d’Abou Mossab Al Zarqaoui, Belhadj avait participé à la guerre civile libyenne de 2011, et était devenu, à la chute de Mouammar Kadhafi, commandant du conseil militaire de Triploi. Par ailleurs, Abdelhakim Belhadj s’était invité, en octobre 2013, dans l’actualité tunisienne, lorsqu’il fut présenté par Taïeb Laâguli, dans le cadre des investigations menées par l'Initiative pour la Recherche de la Vérité sur l'Assassinat de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi (IRVA), comme étant un ancien compagnon de route d’Abou Iyadh, mais aussi, un des principaux acteurs dans le meurtre de Chokri Belaïd. Laâguilli avait, également, accusé des dirigeants d’Ennahdha d’avoir des liens avec Belhadj, et d’avoir couvert ses venues clandestines en Tunisie. Belhadj est soupçonné, par ailleurs, d'avoir entrainé et envoyé des djihadistes tunisiens en Syrie. En décembre 2012, il a été hospitalisé dans une clinique de la capitale où il aurait reçu, notamment, la visite du chef du gouvernement de l'époque, Hamadi Jebali.



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