Yasmine Attia, la jeune avocate gagnante d'un concours de plaidoiries en France, sera-t-elle déchue?

Yasmine Attia, la jeune avocate gagnante d'un concours de plaidoiries en France, sera-t-elle déchue?
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Yasmine Attia, la jeune avocate tunisienne ayant remporté le concours de plaidoiries du mémorial de Caen, dimanche dernier, risque de voir son prix (une somme d'argent) lui être retiré. Sa plaidoirie sur le "djihad du sexe" en Tunisie a certes convaincu le jury, mais depuis, nombreux sont à douter de la véracité de l'histoire rapportée.Ceci a poussé les organisateurs du concours à demander à la gagnante de prouver l'existence du cas évoqué. Me Attia avait, en effet, défendu, lors de ce concours, le cas d'une jeune fille tunisienne de 15 ans, appelée Inès, qui aurait participé au "djihad du sexe", en Syrie, et en serait revenue portant le virus du sida et un nouveau-né entre ses bras. Elle squatterait, aujourd'hui, la cage d'escalier d'un immeuble sise l'avenue Habib Bourguiba, à Tunis. La jeune avocate avait, aussi, affirmé que le «djihad féminin au nom de l’Islam (…) frappe la Tunisie postrévolutionnaire». L'histoire paraît rocambolesque, mais Me Attia soutient qu'elle s'était appuyée, lors de sa plaidoirie, sur une histoire bien réelle que lui aurait rapportée une journaliste tunisienne "qui avait des sources sécuritaires qui souhaitaient rester anonymes", a-t-elle expliqué, au site basse-normandie.france3.fr. Il est à noter, d'ailleurs, que l'histoire d’Inès a été, pour la première fois, racontée par le site almasdar.tn, le 25 septembre 2013. L'auteure de l'article y affirme, elle aussi, tenir ces faits d'une "source sécuritaire crédible". Mais il est à rappeler que cet article a été rédigé six jours seulement après que le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, ait "officialisé", devant l'Assemblée nationale Constituante, les rumeurs entourant la participation de jeunes tunisiennes au djihad du sexe, en Syrie. Sauf que, depuis, plusieurs ont remis en cause cette version officielle, imputant, plutôt, cette rumeur au régime de Bachar Al Assad, qui l'aurait utilisé comme propagande afin de discréditer ses adversaires. En attendant, la jeune avocate Yasmine Attia se doit de prouver l'existence de cette Inès, mais, aussi, le fait que son histoire ait été d'actualité. Le règlement du concours stipule, en effet, que "le candidat doit rédiger une plaidoirie relative à un cas avéré et individuel de violation des droits de l'homme tiré de l'actualité récente et dont il doit justifier".

K. A.




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