Programme de Mehdi Jomaa : Rien de palpable par rapport à la feuille de route

Programme de Mehdi Jomaa : Rien de palpable par rapport à la feuille de route
National
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Au moment où l’on s’attendait à un programme en adéquation avec les exigences de la feuille de route, le discours d’investiture prononcé, aujourd’hui, par Mehdi Jomaa à l’ANC, a porté sur des généralités qui ne traduisent pas des actions concrètes pour sortir de la crise politique et économique que connaît le pays. La seule action annoncée est de faire la lumière sur les assassinats politiques qui ont touché Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. A cet effet, le candidat choisi à la primature a indiqué que de nouvelles données et informations sur ces assassinats seront révélées incessamment par le ministère de l’Intérieur. C’est ce que d’ailleurs, a fait savoir Lotfi Ben Jeddou en marge de la cérémonie organisée, il y a deux jours, au Palais de Carthage pour soumettre au Président les membres du prochain gouvernement. Dans sa déclaration aux médias, le ministre a précisé qu’il attend le feu vert du juge d’instruction pour rendre public les nouvelles informations sur les circonstances et les personnes qui sont derrière ces assassinats. Mais ce n’est pas le seul dossier sécuritaire évoqué dans le cadre de la feuille de route. Les partis de l’opposition démocratique, une bonne partie de la société civile ainsi que les organisations qui supervisent dans le dialogue national, réclament la dissolution des ligues de protection de la révolution. Leur revendication à ce propos, se justifie par les actes de violence imputés à ces ligues et la caducité de leur mission après les élections du 23 octobre 2011. Mehdi Jomaa n’a rien dit à ce sujet, il en a fait seulement une allusion implicite en insistant sur le fait que la révolution ne peut être protégée que par l’Etat. En revanche, il s’est attardé sur la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la contrebande qui menacent la sécurité de l’Etat et empêchent la réalisation des objectifs économiques. Mais il n’a rien ajouté de particulier par rapport au discours de son prédécesseur. S’agissant, par ailleurs, du volet économique, des problèmes sociaux et de la résorption du chômage, il n’a pas proposé un projet de sauvetage comme l’avaient supposé les observateurs et une partie de la classe politique. A cet égard, il s’est limité à des recommandations en vertu desquelles les Tunisiens doivent compter sur leurs propres moyens et l’aide des partenaires étrangers et bailleurs de fonds pour faire face à la dégringolade. Pour ce qui concerne les créations d’emplois, Mehdi Jomaa a affirmé que la solution n’est pas facile et a invité les jeunes à prendre des initiatives et à se prendre en charge. Tel est en substance le discours de Mehdi Jomaa qui n’a pas apporté des réponses suffisantes aux questions mises en exergue dans le cadre de la feuille de route au point que certains députés n’ont pas attendu les débats pour lui réclamer de plus amples détails. Ces débats qui sont prévus pour le début de cette après-midi pourront édifier encore mieux sur les actions à entreprendre.



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