Tensions à l’ANC sur l’éligibilité des binationaux aux présidentielles et dépôt d’une pétition pour réorganiser le vote

Tensions à l’ANC sur l’éligibilité des binationaux aux présidentielles et dépôt d’une pétition pour réorganiser le vote
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L’adoption de l’article 73 de la Constitution, à la majorité de 111 voix, a été mal accueillie par les députés qui ont voté contre. Le texte adopté exige que le candidat, se présentant aux élections présidentielles, ne soit pas titulaire d’une autre nationalité le jour du dépôt de sa candidature. Selon le même texte, les candidats portant une deuxième nationalité doivent s’engager par écrit à l’abandonner en cas de leur élection. En d’autres termes, s’ils ne sont pas élus, ils pourront garder leur deuxième nationalité. Si pour la majorité des députés qui se sont prononcés en faveur de cette version, il s’agit d’un mot d’ordre de vote dans le cadre du consensus entre les principaux acteurs sur la scène politique, pour certains députés, représentant les binationaux, les résultats du vote constituent une victoire pour les expatriés tunisiens. Parmi eux, la députée Karima Souid (Al Massar) affirme que les Tunisiens qui se sont installés à l’étranger pour des raisons politiques ou économiques et sociales, sont des citoyens à part entière et ont les mêmes droits que n’importe quel autre citoyen. Le fait de leur reconnaître, dans la Constitution, le droit de se porter candidat aux présidentielles s’inscrit dans ce cadre. D’autres députés, à l’instar de Mourad Amdouni du mouvement populaire Achaab, ne sont pas de cet avis. Ils considèrent que la faculté permise aux doubles nationaux pour représenter l’Etat Tunisien à la tête du pouvoir est une «trahison». D’après ce dernier, la loyauté envers la Tunisie exige que l’on soit détenteur de la seule nationalité du pays depuis la naissance et non au moment du dépôt de la candidature. Les contestations ont porté, par ailleurs, sur la non détermination d’une limite d’âge qui était pourtant, fixée à 75 ans dans la version initiale. Les députés qui sont contre cette révision, dont la députée Samia Abbou du mouvement Wafa, estiment que la suppression de la limite d’âge dans la nouvelle version est destinée à permettre l’éligibilité de Beji Caid Essesbi, président de Nidaa Tounes. D’un côté comme de l’autre, les contestataires pensent que les retouches apportées à l’article 73 de la nouvelle Constitution ont été conçues sur mesure pour faciliter l’éligibilité de certaines personnalités politiques d’un âge avancé ou portant la double nationalité. Leur jugement à ce propos, pourra remettre en cause le bienfondé de la démarche consensuelle qui au lieu de rapprocher les opinions exprimées par les blocs parlementaires, s’est limitée à satisfaire des ambitions politiques. Après l’annonce des résultats du vote, les échanges entre les députés ont été si tendus qu’il a été décidé de lever la séance à 19 heures et de la reprendre le lendemain (aujourd’hui à 15H30), pour examiner le reste des articles. Seulement, plusieurs députés parmi les contestataires ont décidé de ne voter aucun article tant que les dispositions de l’article 73 ne sont pas revues. C’est ce qu’a déclaré, hier soir, le député Mourad Amdouni sur les ondes de Mosaïque FM. Certains députés ont même décidé d’adresser une pétition au Président de l'Assemblée Constituante et au rapporteur général de la Constitution pour demander l'amendement de cet article et la réorganisation du vote, selon Abderrazak Khallouli.



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