Inquiets et en colère, les magistrats en sit-in devant l’ANC

Inquiets et en colère, les magistrats en sit-in devant l’ANC
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Il fallait s’y attendre ! Comme annoncé par le bureau exécutif de l'Association Tunisienne des magistrats, les juges sont entrés aujourd’hui en grève pour une semaine. Une grève générale qui concerne tous les tribunaux et le ministère de la Justice mais fait abstraction des cas urgents ou des affaires de terrorisme. Les raisons de cette grève, le souci d’indépendance de la magistrature qui semble avoir évolué dans le mauvais sens, selon les magistrats en dénotent l'avancement des débats autour des articles relatifs à l'indépendance de cette magistrature dans la Constitution et surtout l’abandon de l’Article 103 (Les magistrats sont nommés par décret présidentiel sur avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature), refusé sans qu’on annonce les résultats définitifs du vote ! Inquiets et en colère, les magistrats craignent une véritable soumission du pouvoir judiciaire à l'exécutif et craignent surtout une volonté de domination sur le pouvoir judiciaire. Volonté déjà expérimentée actuellement par le gouvernement démissionnaire d’Ali Laarayedh qui avait refusé le mouvement réalisé par le Conseil Supérieur de la Justice Judiciaire, et qui a provoqué la colère des magistrats qui étaient alors entrés en grève pour trois jours sans que cela n’émeuve, outre mesure. Après des dispositions proposées par Ennahdha et contraires aux législations qui consacrent l’indépendance du pouvoir judiciaire et de la magistrature, l’abandon de l’Article 103 illustre une nouvelle forme de soumission du pouvoir judiciaire que les magistrats ont décidé de ne pas accepter en protestant devant l’ANC. Ils ont même rencontré une délégation d’élus à qui ils ont fait part de leurs revendications.



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

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