14 janvier 2014, une nouvelle année commence

14 janvier 2014, une nouvelle année commence
National
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Voila trois ans jour pour jour que Ben Ali a fuit la Tunisie après une révolte populaire. Le despote et sa famille sont partis et la Tunisie est enfin libre. Que s'est-il passé depuis ? Que reste-t-il de ce peuple qui a chassé son dictateur et émerveillé le monde par son patriotisme et sa solidarité et de ses rêves ? Les challenges étaient clairs et immenses et se résumaient en quelques points dont les Tunisiens étaient au départ unanimes. La Tunisie avait besoin d’un régime démocratique qui en finit avec la corruption et le clientélisme et donne aux citoyens l’opportunité de dessiner par eux-même leur futur. C'est pour cette motivation que le pays s’est engagé dans un processus constitutionnel visant à construire les bases de sa nouvelle République. La Tunisie avait besoin également de reformes économiques et fiscales et de booster le développement régional afin de mettre fin aux disparités entre les régions. Combattre le chômage, la pauvreté et la marginalisation restent les plus grands défis de la nouvelle Tunisie. Le processus de rédaction de la Constitution fut un échec flagrant. En effet, le travail de l'assemblée Constituante qui devait prendre fin le 23 octobre 2012 demeure encore. La Constitution en cours d’adoption par les 216 députés est à tendance identitaire sans ligne directrice. Elle ne plait d’ailleurs ni aux conservateurs la trouvant trop laïque ni aux démocrates la voyant très identitaire. Elle témoigne de l’ampleur des divisions au sein d’une société qui n’a su être ni progressiste ni conservatrice. Les politiciens sans exception ont été à l’origine du fossé entre deux Tunisie. Plusieurs partis politiques d'une scène politique en éternelle recomposition se servent même de la constitution pour marquer des points pour la prochaine échéance électorale. La situation économique empire de jour en jour. Le déficit budgétaire se creuse devant une difficulté d’endettement après des sommes colossales empruntées en 2012. Les institutions financières mondiales sont inquiètes et la note souveraine s’est dégradée auprès de toutes les agences de notation. Le taux d’inflation continue à être élevé et le dinar perd beaucoup de terrain face à l’euro et au dollar. Cette situation s’est répercutée sur la classe moyenne se trouvant contraintes à payer de nouvelles taxes. Les prix des légumes, de la viande, de l’eau potable, de l’électricité et des carburants ont augmenté à maintes reprises. La volonté du gouvernement de mettre fin à la caisse de compensation menace toute la population de pauvreté. La situation sécuritaire s’est dégradée ces trois dernières années. Une partie de cette détérioration revient à des terroristes qui se sont réfugiés dans les montagnes et menés quelques raids et embuscades tuant plusieurs braves soldats et agents de l'ordre. Nous avons perdu également Lotfi Nakdh, Chokri Belaid, Mohamed Brahmi et Mohamed Belmofti assassinés lâchement. La contrebande vers la Libye et depuis et vers l’Algérie connait également un accroissement. Cette situation est due principalement au laxisme à l’incompétence de certains membres du gouvernement. La troïka a été également très clémente avec les ligues de protections de la révolution. Les amnisties successives accordées par le président provisoire pour des milliers de prisonniers y sont également pour quelques choses. En plus, la situation politique et sécuritaire chancelante chez le voisin libyen plane sur la Tunisie. Nous accueillons ce 14 Janvier avec un nouveau premier ministre en la personne de Mehdi Jomaa, un nouveau gouvernement mais également avec beaucoup d’espoir. La Tunisie a toujours fait l’exception et à su s'en sortir dans les moments difficiles grâce à la détermination et la persévérance des ses femmes et hommes.



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