Hamma Hammami va-t-il au devant d'une grande désillusion ?

Hamma Hammami va-t-il au devant d'une grande désillusion ?
National
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Le Front populaire vient de décider d'avoir son propre candidat à la présidentielle. En toute hypothèse, ce devrait être Hamma Hammami, président du Parti des travailleurs qui présenterait sa candidature. A moins que l'extrême-gauche tunisienne ne s'engage dans un exercice de primaires pour désigner un candidat à la candidature. Ce qui pourrait entrainer des clivages entre les différentes formations composant le Front Populaire. Tout en notant que pour le moment et en l'absence de constitution, il est difficile et bien prématuré de parler d'élection présidentielle, force est de constater que le front né après la mort de Chokri Belaid cherche à prendre son autonomie par rapport au Front de salut national, une structure plus large que beaucoup de Tunisiensde gauche et du centre voyaient en coalition électorale opposée au projet idéologique, économique et social des islamistes. Est-il politiquement et électoralement rentable pour l'extrême-gauche de présenter un candidat propre à elle, en cas de présidentielle ? Il est permis d'en douter et, sans doute, la désillusion sera grande. Que resterait-il de cette gauche si son candidat ne récoltait qu'une poussière de votes ? Pas grand chose en termes politiques. Au risque d'une déroute électorale, le Front Populaire va présenter son candidat. Stratégie risquée car, au lieu de se baser sur la représentativité réelle du mouvement, elle prend en compte une hypothèse discutable. En effet, de toute évidence, le candidat Hammami (qui ne s'est pas exprimé à titre personnel) compte capitaliser sur le meurtre de Belaid dont le premier anniversaire intervient en février prochain alors que l'enquête piétine encore. S'isoler pourrait se traduire par une grande désillusion pour Hammami, le Watad et leurs soutiens. Contribuer à transformer le Front du salut en coalition électorale semble davantage ressembler à une stratégie gagnante pour le camp du modernisme démocrate et social. Mais devant la guéguerre des égos et l'exacerbation des intérêts partisans, qui voudrait entendre les voix de la raison ?



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