En pleine nuit et en l’absence de l’opposition, Ennahdha fait voter l’article relatif à l’indemnisation des victimes de l’ancien régime

En pleine nuit et en l’absence de l’opposition, Ennahdha fait voter l’article relatif à l’indemnisation des victimes de l’ancien régime
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Les uns accusent Ennahdha d’avoir fait voter la loi qui consacre 1,1 milliard de dinars d'indemnisation aux personnes qui ont été lésés sous l'ancien régime et crient au scandale. Les autres critiquent l’opposition pour son absence lors d’un vote aussi important. Les débats houleux qui se sont déroulés à l’Assemblée Nationale Constituante, dans la nuit d’hier ont provoqué une vive polémique. Dans une ambiance tendue la séance plénière de l’ANC, présidée par la vice-présidente, Mehrezia Laâbidi, a été consacrée à l’examen de la loi de Finances et le budget de l’Etat 2014 en présence du chef du gouvernement, Ali Laârayedh, et du ministre des Finances, Elyes Fakhfakh. C’est notamment en présence de 129 députés qu’est passée le désormais contesté article relatif au fonds de réhabilitation des victimes de la répartition. Adopté à 87 voix pour (19 abstentions et 13 contre), cet article a provoqué une vague de commentaires sur les réseaux sociaux. Et si la plupart de ces commentaires convergent vers un seul constat selon lequel Ennahdha a «abusé des Tunisiens» en faisant adopter cet article, certains en veulent à l’opposition qui a, selon eux, «brillé par son absence» afin de pouvoir s’opposer à cet article. Et pourtant ! Malgré une forte absence des députés de l’opposition lors de l’adoption de la loi de Finances, au sein duquel l’article relatif au fonds de réhabilitation des victimes de la répartition a été ajouté, ledit article a été adopté au grand dam des quelques députés de l’opposition à l’instar du député du Bloc démocratique, Iyed Dahmani, qui a accusé les députés présents à l’ANC, en majorité nahdhaouis, de se partager un «butin» en référence au budget de l’Etat avant de quitter le pouvoir. Les députés d’Ennahdha, insistant sur l’article en question comme étant un complément de la loi sur la Justice transitionnelle ont fait valoir droits des victimes de l’ancien régime. Reste que cet article a même été contesté par les députés d’Ettakatol, appartenant pourtant à la coalition de la Troïka. Deux députés, Jalel Bouzid et Lobna Jeribi ont manifesté leur opposition, soulignant une mascarade au sein de l’ANC. «Un consensus avait toutefois été trouvé sur la question de la loi de Finances, mais Ennahdha est revenue dans une démarche unique concernant un article et en ne pensant qu’à ses propres intérêts. Même en présence de l’opposition, l’article serait passé», indique la députée Karima Souid. Selon elle, Si Ettakatol, qui fait partie de la Troïka ne parvient pas à changer les choses, qui va le faire ?». En d’autres termes, c’est à la société civile de se mobiliser avec l’opposition qui reste minoritaire.



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