Une brise d'espérance souffle sur une vie politique grippée

Une brise d'espérance souffle sur une vie politique grippée
National
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- Par Abdelaziz Belkhodja -

La maladie du monde arabe est l'absence d'un projet de société susceptible de contrecarrer la chimère intégriste promue par les pétromonarchies à grand renfort de pétrodollars. La seule alternative "visible" est celle d'une mafia qui a le même irrespect pour l'État que les intégristes. Résultat : l'unique instrument susceptible de sortir ces pays du sous-développement, l'État, est considéré, par les uns comme par les autres, comme un butin. La seule alternative à cette catastrophe est ce qui se déroule en ce moment en Tunisie et qui est malheureusement torpillé par ces deux mêmes forces obscurantistes que sont la mafia et l'intégrisme, largement présents dans la plupart des cercles politiques. Mais en Tunisie s'est développée, depuis 2011, une société civile consciente des enjeux et dont le rôle peut devenir fondamental dans le sens où elle peut guider l'énorme proportion de ceux qui refusent de s'impliquer dans la politique (plus de 3 Tunisiens sur 4). Ce qui s'est passé, ces derniers jours, lors de la nomination du nouveau Premier ministre est à cet égard édifiant. Alors que plusieurs composantes du dialogue national lui ont refusé leur blanc-seing, la société civile, à travers médias et réseaux sociaux, a imposé la raison : "attendons de voir avant de juger". Au lendemain de cette prise de position, une brise d'espérance a soufflé sur une vie politique grippée, et les partis récalcitrants se sont mis en porte à faux avec leurs sympathisants. Les vraies questions susceptibles de mettre le pays sur les rails d'un développement politique et économique sains vont-elles enfin prendre la place d'une mascarade médiatico-politique qui ne fait plus recette ? Les Tunisiens sont-ils en train de se libérer des deux piliers de leur sous-développement : le croissant et la banane, aujourd'hui décriés ? De là à ce que la société civile se réunisse autour d'un véritable mouvement national, il n'y a qu'un pas, le plus dur peut-être, celui de l'abandon des misérables égos qui ont miné et failli détruire le formidable défi d'une Tunisie démocratique.



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