«Ezzitouna»… Un nouveau parti islamiste attend son tour pour combattre la modernité en Tunisie !

«Ezzitouna»… Un nouveau parti islamiste attend son tour pour combattre la modernité en Tunisie !
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Conséquent avec ses idées et idéaux, le président de l’association «Sensibilisation et reforme», Adel Almi, a annoncé dans une déclaration à l’AFP qu’il envisage de créer un parti islamiste dénommé «Ezzitouna». Le programme de son parti sera axé sur la polygamie, l’interdiction de l’adoption et de la mixité dans les lieux publics et la création d’un ordre judiciaire «charaïque» spécialisé dans les affaires entre musulmans. Cette déclaration qui a fait la une des news dans plusieurs médias locaux et étrangers, représente une nouvelle menace contre les acquis modernistes réalisés en Tunisie depuis l’indépendance et de plus en plus remis en cause par un discours fondamentaliste révolu. Les autorités ont déjà légalisé Hizb Tahrir qui appelle à l’instauration du Califat et considère que la démocratie est une mécréance ce qui constitue, en soit, une illégalité au sens de la législation en vigueur relative aux partis politiques. Des personnalités politiques, à l’instar de Abderraouf Ayadi, encouragent ce genre de discours en formant des alliances avec des organisations et des partis islamistes et en défendant leur droit à la liberté d’expression et d’association. Le Comité de soutien à la révolution, créé il y a près d’un mois et regroupant à côté des islamistes radicaux, les ligues de la protection de la révolution et le parti Wafa, revendiquent la levée du blocus sur Ansar Achariaa, critiquent les décisions prises à leur égard et condamnent les poursuites engagées à leur encontre. Avec une éventuelle légalisation du parti Ezzitouna, l’Islam politique gagnera davantage de terrain dans nos contrées. Légalement, les autorités peuvent s’opposer à la création de ce nouveau parti en raison de sa non-conformité à l’article 3 du décret-loi du 24 septembre 2011 sur l’organisation des partis politiques. Selon cet article, le parti politique doit respecter les principes de la République basés sur l’alternance au pouvoir, la démocratie, le pluralisme et l’interdiction des discriminations fondées sur la religion et le sexe. Or, le programme proposé, aussi bien dans son esprit que dans sa teneur, est en contradiction flagrante avec ces principes, notamment, en ce qui concerne les relations entre les deux sexes et les communautés religieuses. D’autre part, le fondateur du parti en cours de création est connu pour ses prises de position agressives vis-à-vis des citoyens, de la femme et des artistes. L’année passée, il avait proposé de prendre en photo ceux qui ne jeunent pas pendant le mois du Ramadan pour les dénoncer en public et les faire traduire en justice. Quant à son passé, certains rappellent son parcours sans faute au RCD et d’autres évoquent son statut en société qui démontre que Adel Almi est loin d’être le révolutionnaire de la bonne cause.



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